samedi 14 juillet 2012

"Licensed to Ill" par Beastie Boys (1986)


















Rhymin & Stealin
The New Style
She's Crafty
Posse in Effect
Slow Ride
Girls
(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!)
No Sleep till Brooklyn
Paul Revere
Hold It Now, Hit It
Brass Monkey
Slow And Low
Time To Get Ill

Court article pour exprimer un petit cou de gueule. J'ai profité de la mort de MCA pour m’intéresser, et découvrir plus amplement Beastie Boys. Ne sachant pas par quoi commencer, je choisi l'album qui s'est le plus vendu, le premier, contenant notamment le single Fight For Your Right connu de tous, au moins de nom. Je ne sors pas non plus d'une grotte, j'ai déjà eu l'occasion de d'écouter et d'aimer Beastie Boys avec des titres comme Intergalactic, Sabotage, Alive, Pass The Mic ou So What'cha Want. C'est donc d'un air optimiste que je me procure Licensed To Ill. Autant dire tout de suite que j'ai été déçu. 
Je ne vais pas y aller par quatres chemins, le gros défaut de Licensed To Ill, c'est le manque flagrant de technique de nos trois New Yorkais. Le flow manque cruellement de profondeur, ce qui a pour conséquence de rendre cet opus monotone, mais à un point... Comparé à ce que pouvaient nous livrer à une même époque Run DMC, on est très loin du compte. Licensed To Ill semble même parodier le genre.
Je suis peut être sévère, car il est vrai que le premier morceau est loin d'être mauvais. Le problème, c'est qu'en faisant environ 4 min de longueur, il donne l'impression d'en faire six. Le ton est donné dès les premières secondes, et ne change en rien jusqu'à la fin du morceau. Que dis-je ? Jusqu'à la fin de l'album. Chaque morceau se ressemble. Avec pourtant pour très bonne idée d'intégrer de très bon samples comme un de When The Levee Breaks de Led Zeppelin pour le premier morceau Rhymin' and Stealin, ou intégrant en partie le riff de guitare de The Ocean, toujours signé Led Zeppelin pour le titre She's Crafty. Seulement Licensed To Ill est la preuve qu'il ne suffit pas d'avoir de bons samples pour faire de bons mixs, surtout lorsqu'ils ne sont pas totalement exploités. Beastie Boys se contente de prendre un parcelle de riff, et de le répéter pendant 4 ou 5 min. Toujours le même problème, le manque de profondeur. 
Un autre point que j'ai eu du mal à intégrer... la présence d'un DJ. Soit, mais dans le cas de Licensed To Ill, il faut m'expliquer à quoi il sert. Hormis quelques brèves apparitions histoire de scratcher bêtement entre deux punchlines (cf The New Style), on ne perçoit franchement pas la présence de celui ci et également son intérêt dans la conception de l'album.
Il ne reste qu'à (You Gotta) Fight For Your Right (To Party!) de sauver le navire. Première composition originale du groupe sur l'album, elle reste un titre phare du groupe, et ajoute un plus à l'opus qui en a grandement besoin. Quelques autres points positifs sont aussi à noter. Avec entre autres, la jaquette que je trouve très réussite, très attractive ; mais également, la volonté, le plaisir, et l'énergie que met les Beastie Boys dans leur Licensed to Ill.






En conclusion, 
Je ne conseillerais pas Licensed To Ill pour découvrir Beastie Boys, l'album manque de technique, de profondeur, de compositions, et pue la prod commerciale à des kilomètres. L'album sonne faussement rebelle tout simplement. Tandis qu'il se dit précurseur d'un genre, je préfère dire qu'il le discrédite, en pleine naissance. Et quand on sait que Licensed To Ill est l'album de hip hop le plus vendu des années 80, ça me fait mal au coeur, personnellement.  
Toutefois, je tiens toujours à préciser que je ne détiens pas la parole divine, et que mon avis n'empêchera à personne d'aprécier ou même d'aimer cet album. Je conseillerais juste aux personnes qui ne connaissent pas Beastie Boys de ne pas faire comme moi, c'est à dire découvrir le groupe sur cet album, qui n'a rien de fabuleux, et qui aux premiers abords semble être l'objet d'une grosse blague. 
J'espère seulement maintenant trouver le courage pour retenter ma chance avec un autre album, dans l'idée d'être bien surpris. 








dimanche 17 juin 2012

"Kick Out the Jams" par MC5 (1969)


Face A

Ramblin' Rose
Kick Out The Jams
Come Together
Rocket Reducer No. 62 (Rama Lama Fa Fa Fa)

Face B

Boderline
Motor CityIs Burning
I Want You Right Now
Starship






Autant le dire de suite, je me prépare à aborder un gros morceau du rock'n'roll. Que dis-je ? Un véritable monument intemporel, prémisse du Hard Rock et Punk Rock, rien que ça. L'affaire ne s’avère donc pas si simple, je prends des risques en parlant du Kick Out The Jams du Motor City Five.
Qu'est ce que MC5 ? Un groupe composé de cinq membres venant directement de Détroit, dont vous oublierez surement les noms, mais pas la musique. Le Motor City se forme en 1964, d'une amitié entre Fred Smith et Wayne Kramer, tout deux guitaristes. Il leur suffira de recruter le charismique, et bête de scène Rob Tyner, à la coiffure affro extravagante et aux dents bien pourris.
MC5 fait partie de ces groupes qui se sont fait connaitre non pas par leur belles gueules ou passages en radio, mais bien par leur seules prestations scéniques très régulières, dont s'en suit le bouche à l'oreille. Ce détail aura une grande importance dans la suite du chapitre "MC5", car c'est en effet l'énergie et les critiques de leurs prestations qui les encourageront et convaincra leur maison de disque Elektra (The Door/Love/The Stooges) à sortir pour premier album, un album live, et ainsi entrer dans la légende. 

Une telle entrée en matière est peu courante. Le groupe prend des risques, ce qui les conduira à leur perte quelques années plus tard, du au manque de vente emmagasiné par ce Kick Out The Jams. Un comble quand on sait la place qu'il tient aujourd'hui dans la culture rock et américaine. 
Kick Out The Jams, bien que sorti en 1969, regroupe un mix d'enregistrement de deux concerts joués en octobre et novembre 1968. 
Ainsi, à l'instar de ce qu'est Revolution des Beatles en Angleterre, ou des manifestations françaises de mai 68, les MC5 inscrivent leur premier opus dans un contexte rock révolutionnaire et contestataire et à l'écouter, l'impression est tel qu'on se demande si on ne reçoit pas un pavé parisien en pleine gueule. La prestation des MC5 y est pour beaucoup. D'entrée,  Ramblin' Rose, tant impulsif dans son interprétation donne l'effet d'une bombe, et bien plus accentué encore par le discours révolutionnaire énoncé par Rob Tyner, qui précède le titre et fait gage ainsi d'introduction. 

Brothers And Sisters,
Mes frères et sœurs,
I wanna see a sea of hands out there.
Je veux voir une mer de mains là-bas.
Let me see a sea of hands.
Permettez-moi de voir une mer de mains.
I want everbody to kick up some noise.
Je veux que tout le monde fasse un peu de bruit.
I wanna hear some revolution out there, brothers.
Je veux entendre les prémisse d'une révolution là-bas, mes frères.
I wanna hear a little revolution.
Je veux entendre une petite révolution.
Brothers and sisters, the time has come
Mes frères et sœurs, le moment est venu
For each and every one of you to decide
Pour chacun d'entre vous et pour tous de décider 
Whether you are gonna be the problem,
Si vous serez le problème,
Or whether you are gonna be the solution. 
Ou si vous serez la solution.
You must choose, brothers, you must choose.
Vous devez choisir mes frères, vous devez choisir.
It takes five seconds, five seconds of decision.
Il vous faut cinq secondes, cinq secondes de décision.
Five seconds to realize that it's time to move.
Cinq secondes pour réaliser qu'il est le temps de la faire bouger -la révolution-.
It's time to get down with it.
Qu'il est temps de descendre avec elle.
Brothers, it's time to testify and I want to know,
Mes frères, il est temps de témoigner et je veux savoir,
Are you ready to testify ?
Êtes vous prêt à témoigner ?
Are you ready ?
Êtes vous prêt ?
I GIVE YOU A TESTIMONIAL, THE MOTOR CITY FIVE !
JE VOUS DONNES L'OCCASION DE TEMOIGNER, THE MC5 !



Avec son "Brother and Sister..." Rob Tyner est à l'image d'un prophète, et son discours à l'image d'une messe. Il prend son public, et en même temps son auditeur entre ses paroles, et l’emmène à son insu dans une petite révolution de 40 min. 
Mais c'est véritablement avec le titre suivant que la révolution bat son plein. 

"Now... Now... Now... It's time to... KICK OUT THE JAMS MOTHERFUCKERS !"



Ces deux premiers titres résument à eux seuls ce qu'est Kick Out The Jams, la révolution est engagée, et ne perdra rien de son souffle et de son énergie avant la dernière seconde du dernier morceau du live, Starship. Rien qu'à l'écoute, MC5 nous laisse une grande bouffé d'air avant ce mythique Kick Out the Jams Motherfuckers, pour ne nous laisser aucun répit jusqu'à l’achèvement de leur œuvre. 

Si seulement Kick Out the Jams n'était qu'une prestation live titanesque débordant d'énergie et de volonté... Mais nos gars de Détroit ne s'arrête pas là. Il feront de leur prestation, les avants d'un genre tout nouveau se développant en ce moment même en Angleterre, le Hard Rock avec entre autres, Deep Purple, Black Sabbath et Led Zeppelin. Un genre à l'image même du très lourd I Want You Right Now.
Plus tard, on associera également MC5 à un groupe avant-gardiste, à l'instar d'Iggy Pop and The Stooges car précurseur d'un genre émergent dans la fin des années 70' soit 10 ans plus tard, le Punk Rock. On entendra souvent en Angleterre que ce sont les british qui sont à l'origine du Rock, Hard Rock et Punk Rock. Mais ceci est dit en oubliant qu'avant les Beatles et les Stones, il y'a eu Elvis et Chuck Berry ; qu'avant Deep Purple et Led Zeppelin il y'a eu MC5 ; et qu'avant les Sex Pistols ou les Clash, il y'a eu les Stooges et les Ramones.      

Pour résumé,
Kick Out The Jams est l'emblème même d'un mouvement révolutionnaire ou plutôt contestataire d'un souffle international. Bien que descendu par les critiques de l'époque, notamment par le magazine Rolling Stones qui le qualifia de "ridicule, ennuyeux et prétentieux", il est aujourd'hui un élément pur de rock'n'roll, un album de référence. Un Must Have. Même le magazine Rolling Stones retournera sa veste en 2003 en le classant 294e dans "les 500 plus grands albums de tous les temps". 
Kick Out The Jams est ce qu'est et ce que n'est pas Revolution de John Lennon, c'est a dire un album de révolution avec pour seule aspiration, un court mais bon moment de Rock'n'roll. 





samedi 16 juin 2012

"A Storm In Heaven" par Verve (1993)


Star Sail
Slide Away
Already There
Beautiful Mind
The Sun, The Sea
Virtual World
Make It 'Til Monday 
Blue 
Butterfly
See You In The Next One (Have A Good Time)










Mon deuxième post sur The Verve, A Storm In Heaven est le premier album d'une longue quadrilogie. Quadrilogie qui commence en 1993 avec celui-ci, et se termine en 2008 avec Forth, dernier album en date des Verve.
Sans vouloir tout généraliser, le premier album d'un groupe respecte souvent différentes logiques, que l'on remarque notamment par le manque d'expérience professionnelle des membres. Mais cela n’empêche pas au résultat d'être bon, parfois même excellant. A priori ce n'est pas le cas des membres de "Verve", rebaptisé "The Verve". En effet, à première écoute, A Storm In Heaven parait être l'objet d'un groupe de musiciens confirmés autant dans la composition que dans l'interprétation de leurs chansons. Tout le long de l'album, l'instrumentation et le chant d'Ashcroft sont parfaitement maitrisés, donnant un résultat global des plus aboutit.
Le professionnalisme que l'on peut traduire de génie musical n'est pas le seul point fort de l'album. A Storm In Heaven s'inscrit dans un style musical bien particulier, que seul les Verve parvienne à obtenir par leurs arrangements. Entre Rock Alternatif, Britpop et Psychédélisme, l'album dégage une atmosphère planante qui fait et fera la signature de The Verve. 

Ce premier opus s'écoute d'une seule traite, il est homogène dans son ensemble. Deux ou trois titres parvienne véritablement à marquer la coupure. Tout d'abord, les deux singles de l'album respectivement Slide Away et Blue. Puis Butterfly, qui est l'ovni de l'album à mon humble avis. Guitare grave à l'entrée accompagné du bottleneck de Nick McCabe, pouvant rappeler un blues rock americain suddiste à l'instar d'un Fade In/Out d'Oasis, couvrant le chant d'Ashcroft, et introduction pour le moins originale d'un saxophone étant donnée du contexte musical, sans rappeler un certain Can't You Hear Me Knocking des Rolling Stones. Et ce qui est étonnant au final, c'est cette faculté chez les Verves à puiser dans divers registres tout en conservant cette ambiance planante si unique,  reflet du talent des musiciens, et énonciatrice de la marque "The Verve".

En conclusion, 
A Storm In Heaven est à l'image de ce qu'est The Verve. Un groupe au style musical mystique, relevant d'un professionnalisme incontestable. L'album est un véritable ovni, à ce demander s'il est en avance, en retard, ou hors du temps. Ce qui est certain, c'est que qu'il a la faculté de nous transporter dans un univers propre au Verve, et ceci dès le premier titre Star Sail.
J'ai eu particulièrement de mal à trouver l'album sur le marché, mais j'ai maintenant compris pourquoi... il n'y a pas de catégorie "Berceuse" dans les rayons musicaux de la Fnac.


lundi 19 mars 2012

"Téléphone" par Téléphone (1977)



Face A


Anna
Sur La Route 
Dans Ton Lit
Le Vaudou (est toujours debout)
Telephomme


Face B


Hygiaphone
Metro C'est Trop
Prends Ce Que Tu Veux
Flipper 




J'ai longtemps dénigré le Rock Français, mais de façon légitime... Lorsque l'on est confronté toute son enfance à des groupes comme Kyo, Astonvilla, Superbus, Saez, ou des plus vieux comme Indochine (un soit disant groupe de rock français, moi j'appelle ça de la soupe des années 80'), Gainsbourg/Gainsbarre, Bashung, Daho... Enfin les noms ne manquent pas finalement, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Je ne dis pas que tout est mauvais; Déportivo a fait un bon album selon moi; il en est de même pour Saez, Luke ou même Indochine pourquoi pas. Le problème vient plutôt de la qualification musicale qu'on porte à tous ces groupes et artistes : du Rock (français) ? Dans ce cas là je peux affirmer que Supreme NTM à un côté Rock beaucoup plus affirmé qu'Indochine. Enfin bref, jusqu'à maintenant je comptais tout de même deux exceptions, car il en faut bien pour confirmer la règle. Noir Désir et Bérurier Noir, rien à redire; on ne pourra reprocher à l'hexagone une mauvaise scène rock alternative avec des groupes de cet envergure. Vient s'ajouter un nouveau à ma liste : Téléphone, il en va de soit vous allez me dire. Et bien figurez vous que non justement. 
Trop jeune pour avoir connu Téléphone et l'impact sur la génération des 80', mais assez pour avoir grandit avec la carrière solo de Jean Louis Aubert, marqué par une évolution musicale qui se rapproche de plus en plus vers une variété française populaire. On ne pourra lui reprocher de mûrir. Cependant, ce qu'on peut lui reprocher, c'est que pour les jeunes nés dans le début des 90', il continue à représenter ce qu'était Téléphone, c'est à dire LE SEUL VRAI groupe de rock français qu'il y ait existé. Ainsi, n'appréciant particulièrement pas la carrière solo de J-L Aubert (après chacun ses goûts), lorsqu'on me disait : "écoutes Téléphone, c'est un putain de groupe de rock français" alors qu'au moment même passe à la radio Le jour S'est Levé, Un Autre Monde ; les deux principaux titres qui restent véritablement de Téléphone, assez bizarrement d'ailleurs car ne représentant pas à mon sens ce qui fut la carrière de Téléphone ; ou des singles d'Aubert comme Sur la Route, Comme Un Accord... J'avais juste envie de de répondre "Tu te fous de ma gueule là ? ça, le plus grand groupe de Rock Français ? s'cuse mais je préfère retourner sur Tommy des Who." 
Enfin, à tort, pendant de nombreuses années j'ai évité Téléphone et Jean Louis Aubert, jusqu'à ce que j'écoute pour la première fois ce qu'est véritablement Téléphone, c'est à dire, son premier album éponyme, également surnommé Anna


Petit historique du groupe, mis en contexte. 
Téléphone s'est formé en 1976 et dissout en 1986, justifié par les divergences musicales des différents membres. Enfin on peut également retenir que J-L Aubert touchait beaucoup plus d'argent sur les droits que les autres membres du groupe, ce qui est normal après tout vu qu'il a composé presque tous les titres des cinq albums, mais on peut également comprendre qu'à la longue, ça soule. 
Bref, Téléphone a tout de l'histoire d'un groupe de rock, les trucs habituels, quatre personnes destinées à se rencontrer forment un groupe, acquièrent une certaine notoriété, et tout explose ! 
Ce qui est étonnant de la part de Téléphone, c'est qu'ils ont 10 ans de retard, mais que le succès est bien là ! En effet, alors qu'en Angleterre c'est l'explosion du mouvement Punk avec entre autres les Ramones, Sex Pistols, The Clash... Nous, les français, chérissons un groupe dont le style musical et vestimentaire se calquerait plus sur celui des Rolling Stones à la fin des années 60 et début des années 1970 ! Pourquoi pas après tout, cela pourrait servir de porte d'entré pour d'autres groupes de la même envergure. Ah non ? On a que Téléphone ? Dommage ... C'est toujours mieux que rien. 


Pour ce premier opus sortit en 1977, tous les éléments sont réunis pour en faire un véritable album Rock, et dont la qualité n'a rien à envier aux albums réalisés par nos voisins anglophones. 
Le premier élément à noter est que Téléphone est marqué par une énergie, une rage tout du long des deux faces, un titre comme Prends ce que Tu Veux en témoigne bien. Une énergie qu'on peut attribuer au jeune âge des membres du groupe. Cependant pour un premier véritable essai,  c'est à dire dans la transposition d'une musique rock anglophone dans la langue de Victor Hugo, il est étonnant de voir que les lyrics d'Aubert suivent d'une façon très naturelle les riffs de Bertignac, dont l'influence est très clairement appuyée sur les piliers du rock outre Manche/Atlantique. Une intro comme celle d'Higiaphone n'est pas sans rappeler un Johnny Be Good ou Carol de Chuck Berry. Téléphone contient également, comme tout bon album rock qui se respecte, des titres références, qui accompagneront les tournées de Téléphone jusqu'à la fin de leur carrière. Je pense notamment à Metro c'est Trop ou Le Vaudou (est toujours Debout), et sans exclure le magnifique Prends Ce Que Tu Veux déjà cité ci-dessus. 
Mais bien qu'énergique, Téléphone n'exclut pas les ballades et chansons d'amour dans son premier album, à l'instar d'un Let It Loose des Rolling Stones, ou d'un Since I've Been Loving You de Led Zeppelin. On trouve le prenant Téléphomme, peut être mon titre préféré de l'album. Le boeuf Blues/rock est également de la partie avec Flipper, un titre progressif, une intro, un riff très blues rock, avec lequel j'ai REdécouvert Téléphone. 


En conclusion, 
Que dire sur ce premier album de Téléphone ? Et bien déjà, qu'il appartient à la très courte liste d'excellents albums de Rock "made in fr" que nos voisins british pourraient nous envier. Il est également l'ouverture de carrière du plus grand groupe de rock français. Enfin, en regardant la concurrence, on peut aussi parler de l'un des seuls. 
Anna regroupe l'énergie, le naturel, les références et la qualité des composantes qui font d'un album rock un véritable album de Rock, et ainsi Téléphone prouve à nos amis anglophones que le rock peut traverser les frontières ainsi que les langues, bien qu'avec un peu de retard. On attend de vous maintenant à ce que vous en fassiez de même avec le vin et le fromage !



vendredi 9 mars 2012

"What Hits!?" par les Red Hot Chili Peppers

Higher Ground
Fight Like A Brave
Behind The Sun
Me & My Friends
Backwoods
True Men Don't Kill Coyotes
Fire
Get Up And Jump
Knock Me Down 
Under The Bridge
Show Me Your Soul
If You Want Me To Stay
Hollywood
Jungle Man
The Brothers Cup
Taste The Pain 
Catholic Shool Girls Rule
Johnny Kick A Hole In The Sky 




Etant un grand fan des Red Hot's, tout album confondu, j'ai toujours été étonné qu'on accorde aussi peu d'importance à What Hits?!, bien entendu, celui ci est un best of du groupe, le premier au passage. Bon il est clair que pour le second Best of en date du groupe, soit le Greatest hits of RHCP, je n'accorderais pas autant d'intérêt hormis aux titres inédits. Pourquoi ? Tout d'abord parce que d'une règle assez générale, le Best Of est conçu dans deux directions principales, d'une part d'un point de vue artistique, il marque la fin d'une période importante du groupe (séparation le plus souvent) ;  et d'autre part dans un but commercial, afin de boucler un contrat avec une maison de disque, ou de remplir les caisses de l'équipe du groupe pour assurer une retraite musicale plus confortable.. 
Du coup, un best of peut être très bon comme il peut être très mauvais. Tout dépend de l'implication du groupe dans sa conception, c'est à dire le choix des musiques ainsi que du choix de leurs enchaînements. Un mauvais best of est souvent caractérisé par la succession chronologique des succès commerciaux d'un groupe, de l'argent facile pour la boite quoi. 
Bref.. Je n'irais pas jusqu'à dire que What Hits?! est l'exemple type de Best Of que tout groupe se doit de posséder dans sa discographie, mais il possède ses points forts qui font de lui un bon investissement, mais selon moi il possède également quelques boulettes, qu'il me parait nécessaire de préciser.
En développant un peu plus sur le concept de Best Of, celui ci va pouvoir cibler plusieurs catégories de personnes (sans être un expert en commerce&socio..), déjà les personnes souhaitant découvrir le groupe, en partant du fait qu'un Best Of est sensé regrouper les meilleures titres d'une période d'un groupe. Le Best Of va également cibler les fans purs et durs du groupe qui achètent tout album et/ou produits dérivés, mais également les "un peu moins fans" qui écoutent le best of pour l'enchainement&choix des morceaux, ainsi l'ambiance général perçu par le disque. Et enfin je dirais qu'un best of cible les nostalgiques (souvent dans le cas d'un "xxth anniversary"). Donc dans l'idéal un bon best of serait un best of qui réussirait à réunir ces 4 principaux critères. Ce qui est le cas de What Hits?! pour au moins 3 et demi d'entre eux, ce qui est généralement rare. 


En effet, What Hits?! c'est en premier lieu la découverte des Red Hot's, mais pas n'importe lesquels ! Les Red Hot's du début, des années 1980, une période du groupe très mal connu de la nouvelle génération. Les RHCP, à l'instar de Green Day ou Pink Floyd, Rolling Stones, etc.. est un groupe à durée de vie longue et qui à traversé des épreuves (mort du premier guitariste Hillel Slowak/ dépendance de John Frusciante aux drogues durs..) et qui est donc marqué de scissures dans son évolution musicale. Ainsi les RHCP, à la base (et on a tendance à l'oublier), était un groupe de Fusion, mélangeant dans ses albums des titres parfois Hip Hop, parfois Funk, tantot Metal, tantot Punk ; ou réunissant tous ces genres. Le groupe avec l'arrivé de John Frusciante à toute fois évolué (et muri) vers un style plus pop, plus calme, plus mielleux. Une évolution critiqué par beaucoup de fan des RHCP. 
Enfin ici n'est pas la question, What Hits?! va donc regrouper (en principe) les titres qui ont fait des RHCP le groupe d'excités à poil sur scène, rappant sur du Métal mélangé à du Funk.. sympa ! Soit les 4 premiers albums : RHCP (1984) ; Freaky Styley (1985) ; The Uplift Mofo Party Plan (1987) ; Mother's Milk (1989); et The Abbey Road EP (1988)plus à titre symbolique. 
Vous l'aurez compris, What Hits?! parait indispensable pour toute personne ne connaissant pas le début de carrière foufou et ravageur des Red Hot Chili Peppers. On retrouve ainsi tous les gros titres qui ont marqué le début des RHCP  : Higher Ground ; Get Up And Jump ; Jungle Man, etc...  
Un titre assez particulier vient s'incruster dans la compil', Under The Bridge qui n'est plus à présenter je pense. Mais qu'est ce qu'il fou là celui là ? Je n'ai pas compris. Bien que ce soit un très très très beau morceau, il n'est pas selon moi dans l'esprit du best of, et s'y intègre très mal d'ailleurs .. enfin bon petite boulette. On ne va pas craché non plus sur les bons morceaux ! 


On en vient donc au deuxième point, le choix, l'enchaînement des morceaux, et l'ambiance générale de la compil'. La dessus les RHCP ne se sont pas contentés d'enchaîner leurs succès chronologiquement. Des morceaux ont été soigneusement sélectionnés et d'autres rejetés. 
Connaissant particulièrement bien les 3 premiers albums des Red Hot's (période avec Hillel Slowak à la guitare), moins Mother's Milk.. Je remarque que pour What Hits?!, le choix des morceaux a été fait selon une tendance très Funk ! Chaque morceau est marqué de l'empreinte funky de la bass de Flea, ou du jeu de Hillel (ou Frusciante pour l'album Mother's Milk).  D'ailleurs l'entrée en matière est assez parlante avec l'intro de Higher Ground. On note deux trois exceptions, dont une déjà évoquée, Under The Bridge, Fire et Backwoods. La dernière citée très punk donc beaucoup plus rentre dedans !
Ainsi certains titres majestueux ont été écartés, peut être trop punk ou trop métal ; comme Police Helicopter, Green Heaven ou Walkin' On Down The Road, titres que je regrette beaucoup, mais ne s'inscrivant pas dans le ton de la compil'. Mais alors pourquoi avoir intégré Backwoods ? C'est assez frustrant. 
D'autres part, d'un point de vue totalement personnel, je ne comprends pas pourquoi ne pas avoir intégré les très funky Out in L.A. et Funky Crime. J'ai parfois l'impression que le groupe n'est pas allé jusqu'au bout de ses intentions. Ou qu'il aurait pu faire mieux du moins.. 
Mais comme précisé au dessus, il ne faut pas se focaliser sur ces quelques oublis, et se concentrer sur les morceaux de la compil' qui sont en soit très représentatifs de la carrière initiale des RHCP. 


En fin, tout comme j'ai apprécié redécouvrir les morceaux des 4 premiers albums, les nostalgiques y retrouveront également leur bonheur ! Et d'une façon différente, je m'explique. L'un des problèmes des 3 ( ou 4) premiers album des Red Hot's, c'est que tout n'est pas à prendre, on se serait bien passé de certains titres, enfin pour ma part, c'est le cas. J'imagine que c'est aussi le cas de d'autres, et ainsi What Hits?! est un concentré de ces premiers opus, et que dans le bon sens du terme ! 


Pour conclure,
J'ai toujours été surpris de voir aucun avis véritablement constructif sur ce What Hits?!; alors que pourtant, cette compil' n'est pas comme d'autres Best of sans intérêt. Il y'a une véritable démarche dans le choix et l'enchaînement des musiques définissant ainsi le ton, et l'ambiance si particulière des premiers souffles des RHCP. Bien qu'il ne soit pas LE best of parfait, il tient une place particulière dans la discographie du groupe, marquant la fin d'une période, et le début d'une nouvelle (l'apogée avec John Frusciante, et des albums comme Blood Sugar Sex Magic ou Californication). 
Il constitue également un très bel hommage à Hillel Slowak, guitariste défunt du groupe, contribuant en très grande partie au style des Red Hot Chili Peppers, par son jeu de guitare. Un jeu qu'au passage, John Frusiante tenta plus ou moins d'imiter sur Mother's Milk.





"Days Of Future Passed" par The Moody Blues accompagné du London Festival Orchestra

Face A


THE DAY BEGINS
DAWN : Dawn Is A Feeling
THE MORNING : Another Morning
LUNCH BREAK : Peak Hour


Face B


THE AFTERNOON : Forever Afternoon (Tuesday?)
EVENING : The Sun Set : Twilight Time
THE NIGHT : Nights In White Satin


Aujourd'hui, j'écris un court article sur un groupe que je connais très peu, et sur un album qui m'a particulièrement touché. Un groupe que j'ai découvert pas plus tard qu'avant hier. Ainsi, j'imagine que cet article fait plus office d'un coup de coeur, qu'une véritable critique, en raison du manque total de connaissances que j'ai vis à vis des Moody Blues et de leur style de musique. 


Ainsi donc, pour vous expliquer le pourquoi de l'écriture de ce message, je vous raconte un peu de ma journée d'avant hier. De retour de la Fac, je me procure le Obscured by Clouds des Pink Floyd. J'aime pour chaque nouvel album que j'écoute en apprendre un peu plus sur le contexte, du pourquoi et du comment de la musique. Enfin bref.. je me dirige sur un site de critiques-chroniques, Destination Rock.com (qui est un très bon site au passage). Au fur et à mesure de ma lecture, un lien m'interpelle, une pochette d'album familière, que je me rappelle avoir aperçu chez mon disquaire. Par curiosité je me dirige sur l'article du site concernant ce Days Of Future Passed. Noté 10/10 par le site. Etant un habitué de ce site, et ayant une assez bonne confiance vis à vis de leurs avis, je me précipite avec un ami chez mon disquaire pour faire l'acquisition de cette petite merveille sans en lire une ligne, et pour la modique somme de 8€ qui plus est. 
De retour chez moi, on fait péter les baffles, et nous voilà transporter dans un nouveau monde.  


Pour en revenir sur le groupe. Du peu que je sache, The Moody Blues est un groupe de la fin des années 60, qui se distingue des autres groupes de l'époque par la fusion d'une musique Pop-Rock à une musique Classique, d'où l'intervention du London Festival Orchestra. Days Of Future Passed est le premier album des Moody Blues expérimentant ce nouveau genre, sortie en 1967. S'en suivront toute une "saga", sept au total jusqu'en 1972. 
"Nouveau" est encore à l'ordre du jour, car Days Of Future Passed  fait partie des albums des 60' qui n'ont pas pris une ride. 
Je ne sais pas pour les autres albums des Moody Blues, mais en ce qui concerne Days Of Future Passed, il appartient à la grande mode des albums concept apparue à la fin des années 60' avec (entre autres) S.F Sorrow des Pretty Thing, Tommy des Who, Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles ou encore Pets Sound des Beach Boys, pour ne citer qu'eux. 
Ainsi Days Of Future Passed raconte l'histoire d'un homme passant une journée assez banale. Mais bon après ça moi je m'en fiche un peu, c'est pas ce qu'il y'a de plus intéressant. Finalement ce qui est véritablement bien dans le concept album, c'est la logique musicale que le concept procure à l'oeuvre, pour les mieux réussis en tout cas... 


Assez parler du groupe, parlons de l'album. Celui ci n'a rien à envier à ses "semblables" cités ci dessus. En effet, à première écoute, ce disque est juste une petite merveille pour nos oreilles, nous transportant dès les premières mesures dans un autre monde, dans un rêve juvénile, qui pour ma part me rappelle particulièrement les oeuvres de Walt Disney. Chacun en fera son interprétation.. 
The London Festival Orchestra se fait essentiellement remarquer sur la face A de l'album, pour perdre de sa présence sur les morceaux de la seconde face, et ensuite reprendre toute son ampleur pour le dernier morceau, le plus connu, Nights In White Satin. Enfin.. on est tellement pris dans l'album qu'on en oublies l'orchestre.
The Moody Blues n'hésite pas à faire preuve d'une grande qualité d'écriture, aussi bien en au niveau de la base musicale que sur l'habillage des morceaux. Ainsi, chaque morceau détient sa petite touche tout en s'intégrant parfaitement au reste de l'album. 
Les références ne manquent pas non plus. Avec Peak Hour, l'album revient dans un ton beaucoup plus contemporain, nous rappelant un certain Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles sorti un an auparavant ou encore un Pets Sound des Beach Boys. Enfin, les comparaisons sont assez simples.. sans rentrer plus profondément dans une interprétation inutile de ces "références", je dirais plutôt que le ton du morceau est issu de la mode musicale dans laquelle sont enfermés presque tous les groupes Pop-Rock de 66 à 70. 
The Day Begins nous offre une véritable oeuvre orchestrale, reprenant le thème de Nights In White Satin. C'est simple, on a l'impression d'écouter une BO de Walt Disney, splendide.. 
Afin de ne pas m'avancer hâtivement, je ferais court en ce qui concerne le reste de l'album, sans remettre en cause la qualité des autres morceaux ! Sincèrement, ils sont tous géniaux. 
Le chant, accompagné de la belle gueule de Justin Hayward y est pour beaucoup. Celle ci fait son entrée dans Dawn Is A Feeling. Un morceau que je vous conseille d'écouter avec votre copine ! 


Pour résumé,
Qu'est ce que Days Of Future Passed  ? 
Un album d'une très, très ... très grande classe, qui en plus de posséder des morceaux géniaux, n'a pas vieilli depuis les 45 ans qui nous sépare de sa date de sortie (contrairement à un certain Ziggy Stardust de Bowie). 
A écouter d'urgence ! 





jeudi 16 février 2012

"Urban Hymns" par The Verve



Bittersweet Symphony
Sonnet
The Rolling People
The Drugs Don't Work
Catching The Butterfly
Neon Wilderness
Space And Time
Weeping Willow
Lucky Man
One Day
This Time 
Velvet Morning 
Come On 










On peux classer les gens dans deux catégories. Tout d'abord, ceux qui "connaissent" les Verve, seulement par Bittersweet Symphony, ou plutôt ceux qui connaissent juste l'air principal de Bittersweet Symphony sans avoir idée du qui, ou même du quoi. Puis il y'a ceux pour qui The Verve est un de ces groupes qui ont marqué leur vie, et se vouant au culte de ce troisième album, devenu incontournable : Urban Hymns
Avec le succès mondial d'Urban Hymns, on a vite tendance à oublier que les Verve, ce n'est pas seulement Richard Ashcroft accompagné de sa troupe de musiciens. Nan, The Verve, c'est 4 albums, 3 séparations, 20 ans de scènes, de stades , de drogues, et de rock'n'roll. 
Autant dire que c'est un groupe qui a vécu, entre gloires et galères, en passant par le titre de groupe Rock'n'roll de renommé international. Et pour l'obtenir ce titre, les Verves ont dû faire preuve de patience, et de persévérance. En effet, il faudra attendre le troisième album des Verve et une première séparation pour convaincre le monde entier et pulvériser toute concurrence avec ce Urban Hymns
Petit hasard à propos de cet album, Richard Ashcroft aurait en effet déclaré en 1993 : « Nous avons notre place dans l’Histoire. Cela nous prendra peut-être trois albums, mais nous y arriverons ». Comme quoi .. 
D'abord frusté par les échecs commerciaux des deux premiers albums, A Storm in Heaven et A Northen Soul, sortis respectivement en 1993 et 1995, Richard Ashcroft décide de dissoudre le groupe. Frusté ? Il y'a de quoi lorsque qu'on lit les critiques positives sur ses albums (même contemporaines), ou lorsqu'on a juste à écouter ces deux albums pour constater l'originalité et le génie musical des Verves : un Rock qui donne un tout nouveau souffle au psychédélisme, quelque peu oublié depuis la fin des 70' avec entre autres la "séparation" des Pink Floyd au début des année 1980. Le son est frais, nouveau, et novateur. Pourtant les ventes d'albums ne suivent pas, Richard Ashcroft quitte le groupe au milieu de l'année 1995. 
Cette première séparation toucha particulièrement un ami proche du groupe, en plus d'en être fan. Noel Gallagher (photo ci-contre) dédicace une chanson pour Richard Ashcroft et les Verve, intitulée Cast No Shadow et présente sur le second album d'Oasis : (What's The Story) Morning Glory ?
Je n'en sais pas assez sur les Verve pour connaître la raison du retour quelques mois plus tard du leader Richard Ashcroft. En tout cas, début 1996, il est bien là, accompagné de ses trois potes de départ : Simon Jones, Nick McCabe et Peter Salisbury. Hum.. ou presque ? Nick McCabe n'accepte de réintégrer The Verve qu'au début de l'année 1997. The Verve recrute donc Simon Tong à la guitare et en 1997, les Verve sont au nombre de cinq.
Le premier single Bittersweet Symphony fait office de promo de l'album, et propulse l'album en haut des charts mondiaux (1er dans 3 pays). 
On aura l'occasion de parler du morceau un peu plus tard. 


D'un point de vue musical seulement, The Verve applique une toute nouvelle formule, et se débarrasse ainsi en quelques sortes d'un Rock Alternatif Psychédélique, pour une recette de ballades majestueuses certes, mais beaucoup plus Pop. Il serait assez malhonnête de nier qu'Urban Hymns est un album contenant un panel de chansons destinées à une voie.. commerciale. Bittersweet Symphony la premiere, en passant par des titres comme SonnetThe Drugs Don't Work ou Lucky Man, on sait maintenant qu'elles étaient les intentions de nos cinq gars des Verves en composant l'album. En effet, à l'instar d'un (What's The Story) Morning Glory ? d'Oasis, on pourrait dire que l'album détient une charpente acoustique. C'est à dire que l'album semble avoir été composé entièrement sur une guitare acoustique avant d'avoir été retravaillé par l'ensemble du groupe. On note une ou deux exceptions peut être pour The Rolling People et Come On. Cette charpente acoustique est parfaitement habillée par des arrangements qui définissent le genre des Verve, moins alternatifs dans le cas d'Urban Hymns au profit d'un genre plus conventionnellement commerciale, mais toujours marqués de leur signature. 


Ainsi Urban Hymns mélange les genres et émotions pour un résultat époustouflant. Planant avec Catching the Butterfly ou Near Wilderness, les deux seules titres faisant véritablement référence aux anciennes habitudes psychédéliques des deux précédents albums. Mélancolique avec Sonnet ou The Drugs Don't Work, qui deviennent de véritables références BritPop et marque de fabrication Ashcroft(R). Rock avec The Rolling People, Weeping Willow ou Come On. Majestueux avec Bittersweet Symphony, Lucky Man ou Space and Time. Ou encore d'une parfaite légèreté avec Velvet Morning ou One Day.


Mais 15 ans après la sortie d'Urban Hymns et de son succès mondial, qu'en reste-t-il ? D'un point de vue assez large, on se rappelle surtout des quatres grands singles, Sonnet, The Drugs Don't Work, Lucky Man et Bittersweet Symphony. Et encore, force de constater que parmis la génération qui est la mienne (née dans les année 1990), la majorité ne se souvient que du grand Bittersweet Symphony sans même en connaitre les interprètes ou le compositeur. Tiens d'ailleurs en parlant de compositeur, qui est le compositeur de ce Bittersweet Symphony ? Richard Ashcroft ? En tout cas dans le livret de l'album c'est bien crédité au nom du tandem Jagger/Richards (The Rolling Stones). Bon il est vrai que Bittersweet Symphony est un plaggia monumental d'une musique des Stones : The Last Time. Et encore, plutôt d'une version orchestrale enregistrée par le Andrew Oldham Orchestra, qui à mon sens n'a rien à voir avec la version originale de The Last Time. Enfin pour ceux qui ne me croient pas, écouter :






Frappant ? mais bon le plaggia dans le rock'n'roll, c'est assez récurrent. Enfin encore faut-il avoir le droit d'utiliser le sample. Avec cette histoire, Mick Jagger et Keith Richard sont crédités à la place d'Ashcroft pour la composition et l'écriture de Bittersweet Symphony. En plus de cela, la totalité des droits pour cette chanson se voit attribuée à ABKCO (premier label des Stones).
Mais au final, Bittersweet Symphony, ça reste Richard Ashcroft déambulant d'une manière arrogante et sauvage dans une rue londonnienne !




En conclusion,
Urban Hymns est tout d'abord un des disques de mon enfance. Il tient une énorme place dans l'influence de mes goûts musicaux. En partant du principe que je ne sois pas le seul à être né dans le début des années 1990, j'imagine que beaucoup doivent accorder autant d'importance à Urban Hymns que j'en accorde. Certains fans purs et durs, considèrent Urban Hymns peut être trop commercial, moins alternatif que les albums précédants. Quoi qu'il en soit, il en reste un emblème de la culture pop UK et un trésor national pour tout londonien qui se respecte. Cette passion pour Urban Hymns se renforce par sa nomination aux BritAward 2010 pour meilleur album britannique depuis 30 ans. 
Récompense remportée par (What's The Story) Morning Glory ? d'Oasis au passage.