jeudi 16 février 2012

"Urban Hymns" par The Verve



Bittersweet Symphony
Sonnet
The Rolling People
The Drugs Don't Work
Catching The Butterfly
Neon Wilderness
Space And Time
Weeping Willow
Lucky Man
One Day
This Time 
Velvet Morning 
Come On 










On peux classer les gens dans deux catégories. Tout d'abord, ceux qui "connaissent" les Verve, seulement par Bittersweet Symphony, ou plutôt ceux qui connaissent juste l'air principal de Bittersweet Symphony sans avoir idée du qui, ou même du quoi. Puis il y'a ceux pour qui The Verve est un de ces groupes qui ont marqué leur vie, et se vouant au culte de ce troisième album, devenu incontournable : Urban Hymns
Avec le succès mondial d'Urban Hymns, on a vite tendance à oublier que les Verve, ce n'est pas seulement Richard Ashcroft accompagné de sa troupe de musiciens. Nan, The Verve, c'est 4 albums, 3 séparations, 20 ans de scènes, de stades , de drogues, et de rock'n'roll. 
Autant dire que c'est un groupe qui a vécu, entre gloires et galères, en passant par le titre de groupe Rock'n'roll de renommé international. Et pour l'obtenir ce titre, les Verves ont dû faire preuve de patience, et de persévérance. En effet, il faudra attendre le troisième album des Verve et une première séparation pour convaincre le monde entier et pulvériser toute concurrence avec ce Urban Hymns
Petit hasard à propos de cet album, Richard Ashcroft aurait en effet déclaré en 1993 : « Nous avons notre place dans l’Histoire. Cela nous prendra peut-être trois albums, mais nous y arriverons ». Comme quoi .. 
D'abord frusté par les échecs commerciaux des deux premiers albums, A Storm in Heaven et A Northen Soul, sortis respectivement en 1993 et 1995, Richard Ashcroft décide de dissoudre le groupe. Frusté ? Il y'a de quoi lorsque qu'on lit les critiques positives sur ses albums (même contemporaines), ou lorsqu'on a juste à écouter ces deux albums pour constater l'originalité et le génie musical des Verves : un Rock qui donne un tout nouveau souffle au psychédélisme, quelque peu oublié depuis la fin des 70' avec entre autres la "séparation" des Pink Floyd au début des année 1980. Le son est frais, nouveau, et novateur. Pourtant les ventes d'albums ne suivent pas, Richard Ashcroft quitte le groupe au milieu de l'année 1995. 
Cette première séparation toucha particulièrement un ami proche du groupe, en plus d'en être fan. Noel Gallagher (photo ci-contre) dédicace une chanson pour Richard Ashcroft et les Verve, intitulée Cast No Shadow et présente sur le second album d'Oasis : (What's The Story) Morning Glory ?
Je n'en sais pas assez sur les Verve pour connaître la raison du retour quelques mois plus tard du leader Richard Ashcroft. En tout cas, début 1996, il est bien là, accompagné de ses trois potes de départ : Simon Jones, Nick McCabe et Peter Salisbury. Hum.. ou presque ? Nick McCabe n'accepte de réintégrer The Verve qu'au début de l'année 1997. The Verve recrute donc Simon Tong à la guitare et en 1997, les Verve sont au nombre de cinq.
Le premier single Bittersweet Symphony fait office de promo de l'album, et propulse l'album en haut des charts mondiaux (1er dans 3 pays). 
On aura l'occasion de parler du morceau un peu plus tard. 


D'un point de vue musical seulement, The Verve applique une toute nouvelle formule, et se débarrasse ainsi en quelques sortes d'un Rock Alternatif Psychédélique, pour une recette de ballades majestueuses certes, mais beaucoup plus Pop. Il serait assez malhonnête de nier qu'Urban Hymns est un album contenant un panel de chansons destinées à une voie.. commerciale. Bittersweet Symphony la premiere, en passant par des titres comme SonnetThe Drugs Don't Work ou Lucky Man, on sait maintenant qu'elles étaient les intentions de nos cinq gars des Verves en composant l'album. En effet, à l'instar d'un (What's The Story) Morning Glory ? d'Oasis, on pourrait dire que l'album détient une charpente acoustique. C'est à dire que l'album semble avoir été composé entièrement sur une guitare acoustique avant d'avoir été retravaillé par l'ensemble du groupe. On note une ou deux exceptions peut être pour The Rolling People et Come On. Cette charpente acoustique est parfaitement habillée par des arrangements qui définissent le genre des Verve, moins alternatifs dans le cas d'Urban Hymns au profit d'un genre plus conventionnellement commerciale, mais toujours marqués de leur signature. 


Ainsi Urban Hymns mélange les genres et émotions pour un résultat époustouflant. Planant avec Catching the Butterfly ou Near Wilderness, les deux seules titres faisant véritablement référence aux anciennes habitudes psychédéliques des deux précédents albums. Mélancolique avec Sonnet ou The Drugs Don't Work, qui deviennent de véritables références BritPop et marque de fabrication Ashcroft(R). Rock avec The Rolling People, Weeping Willow ou Come On. Majestueux avec Bittersweet Symphony, Lucky Man ou Space and Time. Ou encore d'une parfaite légèreté avec Velvet Morning ou One Day.


Mais 15 ans après la sortie d'Urban Hymns et de son succès mondial, qu'en reste-t-il ? D'un point de vue assez large, on se rappelle surtout des quatres grands singles, Sonnet, The Drugs Don't Work, Lucky Man et Bittersweet Symphony. Et encore, force de constater que parmis la génération qui est la mienne (née dans les année 1990), la majorité ne se souvient que du grand Bittersweet Symphony sans même en connaitre les interprètes ou le compositeur. Tiens d'ailleurs en parlant de compositeur, qui est le compositeur de ce Bittersweet Symphony ? Richard Ashcroft ? En tout cas dans le livret de l'album c'est bien crédité au nom du tandem Jagger/Richards (The Rolling Stones). Bon il est vrai que Bittersweet Symphony est un plaggia monumental d'une musique des Stones : The Last Time. Et encore, plutôt d'une version orchestrale enregistrée par le Andrew Oldham Orchestra, qui à mon sens n'a rien à voir avec la version originale de The Last Time. Enfin pour ceux qui ne me croient pas, écouter :






Frappant ? mais bon le plaggia dans le rock'n'roll, c'est assez récurrent. Enfin encore faut-il avoir le droit d'utiliser le sample. Avec cette histoire, Mick Jagger et Keith Richard sont crédités à la place d'Ashcroft pour la composition et l'écriture de Bittersweet Symphony. En plus de cela, la totalité des droits pour cette chanson se voit attribuée à ABKCO (premier label des Stones).
Mais au final, Bittersweet Symphony, ça reste Richard Ashcroft déambulant d'une manière arrogante et sauvage dans une rue londonnienne !




En conclusion,
Urban Hymns est tout d'abord un des disques de mon enfance. Il tient une énorme place dans l'influence de mes goûts musicaux. En partant du principe que je ne sois pas le seul à être né dans le début des années 1990, j'imagine que beaucoup doivent accorder autant d'importance à Urban Hymns que j'en accorde. Certains fans purs et durs, considèrent Urban Hymns peut être trop commercial, moins alternatif que les albums précédants. Quoi qu'il en soit, il en reste un emblème de la culture pop UK et un trésor national pour tout londonien qui se respecte. Cette passion pour Urban Hymns se renforce par sa nomination aux BritAward 2010 pour meilleur album britannique depuis 30 ans. 
Récompense remportée par (What's The Story) Morning Glory ? d'Oasis au passage.






vendredi 10 février 2012

"Sea Of Cowards" par The Dead Weather



Blue Blood Blues
Hustle & Cuss
The Difference Between Us
I'm Mad
Die By The Drop
I Can't Hear You
Gasoline
Looking At The Invisible Man
Jawbreaker
Old Mary












Ca fait un petit moment que je songeais à Jack White. La question était plutôt de savoir quel album présenter, et de quel groupe ! Car en notre dernière décennie, il les a enchaîné Jack White, les albums. Depuis 1999 plus précisément, avec la sortie du premier album des Whites Stripes : The Whites Stripes. Il en enregistre cinq de plus en compagnie de Meg White jusqu'en 2007 (Icky Thump), dont Elephant, sûrement la référence du rock indépendant, et pourquoi pas album rock des année 2000. On parle même d'un comeback du "vieux" rock, qui ne s'était pas pointer depuis la fin des années 1970'. En ce qui concernent toutes ces prétentions, seul l'avenir nous apportera leur légitimité. On verra bien dans 20 ans, si on se référera à Seven Nation Army lorsqu'on évoquera le rock des 00', qui pour nous date juste d'hier. 
Ainsi, c'est d'abord avec six albums des Whites Stripes, deux des Raconteurs en parallèle, puis deux des Dead Weather en la fin de cette précédente décennie, que Jack White nous propose de remonter aux racines blues américaines pour nous présenter un rock "vintage" qui n'était jamais paru aussi neuf. Et encore,  je ne compte pas son album solo qui est annoncé pour cette année, la bande son du film Cold Mountain, toutes les collaborations auxquelles il a participé et tous les artistes qu'il a produit ou intégré à son label.
La question est donc quoi choisir ? Mon album préféré des White Stripes est Icky Thump, mais Sea of Cowards des Dead Weather est finalement l'oeuvre la plus proche chronologiquement de nous, et de plus elle s'avère particulièrement intéressante dans sa conception, son style, sa composition. 

En effet, Jack White est un guitariste, bassiste, pianiste, chanteur, compositeur confirmé et nous l'a prouvé avec les Whites Stripes. Il nous montre également qu'il peut très bien fonctionner en duo dans son écriture ou jeu à la guitare avec Brandon Benson et les Raconteurs. Mais apparemment ça ne lui suffit pas, il décide donc de se mettre à la batterie pour son nouveau combo, les Dead Weather. Alison Mosshart, chanteuse des Kills  est appelée au chant, mais aussi Dean Fertita guitariste des Queens Of The Stone Age. Il fait également appel à un collègue tout proche, Jack Lauwrence à la basse, puisqu'ils partagèrent ensemble la scène avec les Raconteurs. 
Fier de nous montrer ces talents de batteur, Jack en profite pour nous montrer qu'il est capable de partager l'écriture des chansons avec l'ensemble des membres de Dead Weather, et de ce fait, la dénommination de "groupe" prend ici tout son sens. Ce qui pourrait expliquer quelque part, en comparaison avec les autres groupes de Jack White, que les deux albums des Dead Weather ne suivent pas de ligne directrice particulière. La musique semble naître d'une manière très spontanée, très improvisée, et très rapide, mais surtout sans direction. En écoutant ces deux premiers albums (en espérant qu'il y'en est d'autres), on a l'impression d'assister à la première répète de 4 musiciens de renommé mondiale. Tout ça pour essayer de vous dire que ça ressemble à un boeuf peu structuré de très bonne qualité. Je pense notamment à Will There Be Enough Water, un titre somptueux issu du premier album Horehound et que je vous conseille vivement d'écouter. 



Pour finir avec la présentation des Dead Weather, il faut savoir qu'ils nous proposent un son très lourd, très grave, qui rajouté aux choix artistiques vis à vis de l'apparence du groupe (c'est à dire un jeu sur le noir et blanc ainsi que sur la lumière) donne une ambiance sombre et parfois morbide à l'album ainsi qu'aux prestations scéniques. Ambiance fortement accentuée par le timbre de voix et jeu d'Alison Mosshart. 
En prenant compte de tous les éléments ennoncés ci dessus, je ne trouve pas très judicieux de présenter l'album titres par titres (bien que Sea Of Cowards soit bien plus structuré que son prédécesseur). Tout comme leur musique, ma description de cet album promet d'être très instinctive ! 

Tout d'abord, Sea Of Cowards (mai 2010) est sorti à neuf mois d'intervalle avec son prédécesseur, Horehound (juillet 2009). Autant dire que ce sont des rapides les Dead Weather, et ça se ressent sur l'album :  aucun titre ne sort véritablement du lot contrairement à Horehound où l'on pouvait trouver des titres comme Hang You From The Heavens, I Cut Like A Buffalo, Treat Me Like Your Mother ou encore Will There Be Enough Water ? cité précédemment. Pour ce Sea Of Cowards, seulement deux singles, deux duos, deux titres qui se démarquent d'un point de vue commercial : Die By The Drop, et Blue Blood Blues. De plus ces deux titres sont surement les plus lourds de l'album. Une entrée avec Blue Blood Blues, je peux vous assurer que ça ne vous laisse pas de marbre, c'est violant. 
Ce second opus utilise plus d'arrangements, effets et sons électroniques, comme on peut le constater avec des titres comme The Difference Between Us, entièrement mené par des sons électroniques, et également I'm Mad ou encore Looking At The Invisible Man. Ce qui est intéressant , c'est que ces arrangements sont toujours mis à profit pour alourdir le son, et le rendre encore plus agressif comme on le constate sur Looking At The Invisible Man, ou le refrain de I'm Mad
Jack White n'oublie pas les racines du blues américain, sur tout l'album, des références plus ou moins notables font acte de présence. Plus particulièrement sur le pont de I'am Mad (1min49) l'un des meilleurs moments de l'album, ou sur I Can't Hear You. On le remarque également sur No Horse quoique plus agressive.
Heusement l'album contient quelques passages "allégés" (comparé au reste de l'album), pour qu'on puisse se reposer un peu quand même. Hustle & Cuss, I Can't Hear You et Old Mary, bon ok y'en à trois c'est pas énorme !  Autant vous dire que ce n'est pas un disque pour se reposer. 
Un petit mot maintenant vis à vis de l'ovni de l'album, Old Mary. Un titre composé seul par Jack White, chanter en duo avec Alison Mosshart. Si différente du reste de l'album, on se demande comment font les Dead Weather pour l'intégrer aussi spontanément. J'imagine qu'il y'a du talent, et beaucoup d'alchimie. Quoi qu'il en soit, ce titre est en dehors des conventions musicales habituelles. "Zarb" serait un qualitatif, mais "magnifique" aussi. J'aimerais pouvoir la décrire plus en profondeur, mais j'avoue que c'est difficile. Le mieux c'est toujours de l'écouter et d'en faire son propre avis.

En Conclusion,
Dead Weather mêle Blues, Rock et agressivité sur la majorité de l'album, pour donner un ensemble très peu coordonné, mais très naturelle. On pourrait croire que l'album relève d'improvisations, du moins pour ce qui est de l'habillage des différents titres. Par improvisation, j'entends une mise en place d'arrangements de façon spontanée. Au final, Sea Of Cowards s'inscrit dans la continuité d'Horehound sorti neuf mois auparavant, avec quelques différences notables. Dans l'ensemble, les deux opus reste étroitement liés, mais ce qui ne nous empêche pas de faire de très belles découvertes le long de l'album. J'imagine que les prestations live doivent envoyer du très très lourd !
Avec Sea Of Cowards, Jack White confirme un défi déjà atteint avec le premier album, c'est à dire celui de créer une musique Garage/Blues Rock très spontanée, et dans des délais qui feraient rêver de nombreux groupes et artistes mondialement connu. 
9 mois, 2 albums ? Les Guns'n'Roses (ou plutôt ce qu'il en reste) ont pris 16 ans pour un seul album, et beaucoup moins bon que celui ci. 






mercredi 8 février 2012

"Definitely Maybe" par Oasis


Rock'n'Roll Star
Shakermaker
Live Forever
Up In The Sky
Columbia
Supersonic
Bring It On Down
Cigarettes & Alcohol
Digsy's Dinner
Slide Away
Married With Children











S'il existait un album que j'aimerais prétendre avoir composer, ce serait Definitely Maybe d'Oasis. Pourquoi ? Parce qu'il est tout simplement le premier album du "plus grand groupe de rock'n'roll au monde" comme aiment le prétendre les deux frères Gallagher, Liam et Noel. Enfin bon, sans rire, même si ce bijou de la culture rock britanique n'est sûrement pas le plus grand des chefs d'oeuvre du rock'n'roll, objectivement du moins, il en constitue tout de même un très bel hommage, et vis à vis de tous les jeunes gens de l'année 1994, il en devient même un trésor national. J'ai rarement entendu quelqu'un craché de bonne foi sur Definitely Maybe. Ensuite pour ce qui est des autres albums, c'est une autre histoire.
Tout droit sorti de la matière grise de Noel Gallagher, Definitely Maybe débarque en avril 1994 d'un petit groupe de la banlieue de Manchester, pour foutre une baffe à l'Angleterre toute entière, et plus particulièrement aux snobs londoniens. Oasis, formé au début des années 1990, est constitué d'un bel assortiments de déglingos. Tout d'abord la jeune grande gueule, Liam Gallagher, tout juste âgé d'une vingtaine d'années, tient le titre de porte parole du groupe (et s'attribue celui du rock'n'roll en la même occasion..). Ensuite, il y'a son grand frère, Noel Gallagher, cerveau du groupe, qui dirige chaque faits et gestes des membres (même ceux de son frère lorsqu'il le peut..) et impose à Oasis son droit exclusif sur l'écriture des chansons. Et c'est pas plus mal comme ça. En fin, il y'a les trois autres, qui suivent. Tentant de tenir la cadence, et de contenir les deux électrodes que sont Liam et Noel Gallagher. 




En effet, à la manière des Rolling Stones ou des Beatles (ou comme bien d'autres groupes), Oasis est encastré dans une vie de débauche, avant le succès encouru par leur premier album. Une vie résumée à quelques petits boulots rapportant peu, à la défonce, et une passion pour Manchester City. Les frères Gallagher n'hésitent donc pas à ramener leur grandes gueules dès que l'occasion se présente, après l'obtention d'une légitime notoriété. 
Ainsi, les frères Gallagher se font aussi bien connaitre par leur Definitely Maybe, que par l'enchainement des couvertures tabloïdes, et autres déclarations portant essentiellement sur les drogues, le foot, et le fait qu'Oasis soit le plus grand groupe de rock du monde. Et le reste alors ? Bah c'est de la merde, hormis les bases, c'est à dire The Who, The Beatles, The Jam, Sex Pistols, et surtout les Stones Roses. Des influences très prononcées dans ce premier opus. Oasis, c'est aussi une renaissance de la musique rock à un moment où l'Angleterre n'a que du Nirvana (entre autres) à se mettre sous la dent. Une renaissance musicale rapidement étiquetée au mouvement Britpop. Etiquetée à tord ? Pour Oasis, ça me semble être un ramassis de conneries quand même. Nan mais en vrai, y'a juste à écouter les hymnes de la britpop,  Parklife de Blur ou Alright de Supergrass pour constater qu'Oasis n'a musicalement rien à voir avec ces gars là. Après que le succès d'Oasis, est contribué à la montée d'une nouvelle culture pop en Angleterre, c'est une autre histoire. 


Parlons musique justement, on assimile beaucoup le second album d'Oasis, (What's The Story) Morning Glory ? à un disque qui pourrait faire office de Best of du groupe par le nombre de singles, succès, et chansons de qualité qu'il comporte. Bah j'ai envie de dire que c'est un peu la même pour ce Definitely Maybe. 11 titres, dont 4 singles, (en ordre de sortie) Supersonic, ShakerMaker, Live Forever et Cigarettes & Alcohol et deux classiques scéniques, Rock'n'Roll Star et Slide Away, en plus des 4 singles qui le sont également. Autant dire que plus de la moitié de l'album est déjà assurée, en terme de qualité. Il suffirait seulement que les 5 autres tiennent la route et que soit assuré un bon enchaînement entre ces titres. 
En remarque, Oasis a pris près d'un an à la conception de l'album, à son rendu final, et est passé par l'intermédiaire de 2 "albums démos" au préalable. En effet, l'album entier a été enregistré trois fois au total. Ces démos peuvent facilement être retrouvées sur des bornes de vidéos en ligne. 
On commence l'album sur Rock'n'Roll Star, une ouverture au son rock garage où vient se poser la voix (presque) juvénile et grinçante de Liam Gallagher. Une musique typée pour soulever les stades, et Oasis n'attendra pas une année pour nous le prouver. Cette musique décrit +/- la vie du groupe avant l'arrivé du succès, c'est à dire une vie difficile en banlieue pendant la journée, concert le soir, et le rêve d'un jour devenir des rockstars. Noel Gallagher se prononce assez fréquemment sur le sujet, à savoir qu'au début du groupe, il chantait devant une dizaine de personnes qu'il était une rockstar, et ensuite retournait bosser le lendemain pour une paye de misère. 
ShakerMaker, 2nd single du groupe, un rock aux influences psychédéliques qui contribue fortement à la montée de l'album dans les charts UK. On ressent la marque des Stones Roses sur cette chanson. 
Oasis confirme son statut de Rockstar avec Live Forever, 3rd single du groupe, que les frères Gallaghers dédient officiellement à tous les piliers du rock défunts (Sid Vicious, Elvis, John Lennon, Bob Marley, etc..), et plus ou moins officieusement à leur mère. Ce single emporte Definitely Maybe dans les références rock britaniques des 90' et annonce l'entrée de la jeunesse anglaise dans L'Oasismania, phénomène populaire comparable à la Beatlesmania. 



Après une première grosse baffe avec Live Forever, on enchaîne avec deux titres, Up In The Sky, et Columbia. Le rêve de rockstar continue avec le premier énoncé, dont Noel Gallagher fait une très belle version acoustique au bottleneck. Columbia est un titre progressif, sur 5-6 minutes basé sur 3 accords. La fin du morceau semble marquer une pause dans l'album. Un peu comme si l'album était un vinyle et que la face se finissait sur ce morceau.
Ce qui à sûrement fait le succès de Supersonic, et en même temps celui d'Oasis, c'est son côté "rentre dedans". L'intro est devenue culte, ainsi que les lyrics du couplet : "I need to be myself, I can't be no one else". Cette chanson à la chance d'être le premier single du groupe, et ainsi d'en faire sa marque de fabrique jusqu'à la sortie du single Wonderwall en 1995, du moins. Supersonic va devenir plus qu'un titre, il va devenir l'hymne d'une vague "Rock indé" dans les 2000. On peut se référer à Billy Lunn, qui attribue son envie de former les Subways après avoir écouter pour la premère fois Supersonic à la radio. Bref, cette musique, c'est toute une histoire. 




L'intensité de Supersonic se poursuit avec Bring It On Down, un titre très "underground". Les influences punk se font ressentir ! 
La suite ? Toujours dans le même esprit rentre dedans, le 4eme single de l'album, Cigarettes & Alcohol. Le single confirme le succès du groupe en se hissant à la 7eme place des charts anglais, rien que ça ! Avec son "You gotta make it happen" ! L'intro de ce titre est indiscutablement pompé sur celle de Bang a Gong (Get It On) de T.Rex. Je ne saurais dire de la part des Gallagher si elle fait hommage à Marc Bolan. Et avant de finir l'album, Oasis apporte une touche bien british avec Digsy's Dinner


Force d'avoir écouter et réécouter Definitely Maybe à de nombreuse reprises, je me dis toujours que c'est finalement Slide Away qui termine l'album, bien que sans Married With Children, la sortie ne serait pas aussi majestueuse. En définitive, Married With Children nous permet de reprendre nos esprits avec la troisième baffe que nous inflige Slide Away, qui pour moi, reste la plus belle musique d'Oasis. C'est sûrement la musique d'Oasis où Liam chante le mieux, et avec ses tripes. Une "putain" de chanson d'amour rock'n'roll ! Slide Away prend toute son ampleur vers 4min50, pour une montée en puissance incroyable.
Et finalement c'est Married With Children qui prend le relai pour une sortie en beauté. Une ballade acoustique d'à peine 3min, avec un enregistrement qui fait très "tiens j'ai une compo, on l'enregistre sur mon magnétophone ?". 

En conclusion,
Qu'est ce que Definitely Maybe ? Un premier album très prometteur, qui marqua toute une jeunesse. Et pour celle qu'il n'a pas marqué, il reste juste un bon album. Ou au pire, les gens s'en foutent et c'est tant mieux. Je ne supporte pas de discuter avec des personnes qui descendent cet album, car généralement, ce sont des personnes qui n'ont même pas pris le temps de l'écouter, et fixent seulement leur avis sur Wonderwall et tout le coté "prépubère" que représente le "Today is gonna be the day that they're gonna throw it back to you" -ou maintenant sur leur piteuse et pitoyable séparation au festival Rock en Seine 2009-.
J'aimerais avoir un jour la chance de rencontrer les frères Gallagher. 
Juste pour pouvoir leur dire Merci.




mardi 7 février 2012

"Axis Bold As Love" par The Jimi Hendrix Experience

Face A 


Exp
Up From The Sky
Spanish Castle Magic
Wait Until Tommorow
Ain't No Telling
Little Wing
If 6 Was 9 


Face B


You Got Me Floatin'
Castle Made Of Sand
She's So Fine One Rainy Wish
Little Miss Lover 
Bold As Love


Je prends un peu de mon temps libre pour vous présenter le deuxième album du Jimi Hendrix Experience : Axis Bold As Love
La première compo que j'ai écouté de Jimi  étant Little Wing, Axis Bold As Love est ma première expérience du trio d'Hendrix. (merci pour le jeu de mots)
J'étais en 6e ou 5e du secondaire, et mon prof de guitare me fait écouter pour la première fois un guitariste qui fait beaucoup parler, Jimi Hendrix. Faut il le présenter ? .. Ok, mais on fait court alors car je manque de temps. 
Pour résumer, Jimi Hendrix est né fin 1942 à Seattle. Au milieu des année 1960, il commence sa carrière musicale dans divers groupes de rythme and blues en tant que "guitariste studio" (= musicien de session). Il partage la scène avec des groupes connus dans le milieu comme Isley Brother, pour n'en citer qu'un, ou encore en tant que guitariste de Little Richard. D'après la légende, Little Richard aurait viré Jimi au bout de quelques concerts. En effet, Little Richard n'appréciait pas de partager la scène avec d'autres personnalités "fortes", surtout lorsque qu'il s'agissait d'un guitariste encore inconnu.
1966, il part pour Londres et rencontre pour la première fois Eric Clapton, qui l'invite à partager la scène. On peut alors citer Clapton à propos de cette première rencontre : « Il a joué de la guitare avec les dents, derrière la tête, allongé par terre, en faisant le grand écart et d'autres figures. (...) Je pris peur, car, juste au moment où on commençait à trouver notre vitesse de croisière, voilà qu'arrivait un vrai génie. » (cf wikipédia)
Bref, Jimi n'est pas a Londres pour glander et mais pour former un groupe. Après plusieurs auditions, il recrute Noel Redding à la basse ainsi que Mitch Mitchell à la batterie. La suite de l'histoire, vous la connaissez...


Pourquoi présenter ce second opus, lorsque les chroniques ou critiques définissent Electric Ladyland comme le véritable chef d'oeuvre d'Hendrix ? D'une part, parce qu'Electric Ladyland, bien qu'exceptionnel, m'a déçu lors de la première écoute : trop long, trop expérimental. Puis à 11 - 12 ans, je n'étais pas fan d'expérimentations psychédéliques. Je préférais les choses simples, courtes, naturelles qui vont directement à l'essentiel, ce qui pourraient parfaitement définir ce Axis Bold As Love. En fin, c'est ma première découverte du Jimi Hendrix Experience, et qui reste depuis ma plus belle découverte du groupe. 


Face A


On commence par Exp, une sorte d'introduction, mettant en scène un dialogue entre deux personnages : "Announcer" , présentateur de la radio (fictive ?) Exp, et "Mr. Corusoe". Enfin là je dis ça car c'est marqué à l'intérieur de la jaquette. Sinon je ne l'aurais pas deviné. Les bilingues pourront peut être trouver un intérêt à cette "annonce", mais moi, francophone endurcit, j'attends juste ce qui va suivre. 
Up From The Skies débute véritablement l'album. Un titre référence apparemment, bien que je ne comprenne pas vraiment pourquoi. Un titre calme bien sympa, reflétant la montée du mouvement "Peace And Love", Up From The Skies nous plonge dans la fin des 60', et ceci est dit pour le reste l'album. Spanish Castle Magic mêle rock et psychédélisme, pour un résultat brillant, on reconnais le Jimi Hendrix du premier album, ce titre s'inscrit dans le style de titres comme Foxy Lady, ou Purple Haze
Wait Until Tommorow, dévoile d'une façon très intime je trouve, le jeu et talent naturel d'Hendrix. Sur ce titre, il me donne l'impression qu'il joue comme il respire. Le son est très clean, très doux, très fluide. Un titre de l'album qui à 11-12 ans m'a particulièrement touché. Et c'est dans la continuité de Wait Until Tommorow que vient s'inscrire Ain't No Telling, avec un tempo beaucoup plus rapide et peut être un esprit plus ravageur. Dans tout les cas, le son est toujours aussi clair, le jeu de Jimi en est presque transparent. 


Pour la fin de face, c'est un peu plus délicat. Enchaînement de Little Wing et If 6 Was 9. Mais c'est quoi cette fin de face de psychopathe ?!
Tout d'abord Little Wing, qui tient de quoi faire pleurer les plus grands guitaristes de sa génération, mais également de la notre. L'intro, c'est juste un truc de oufo. Il n'y'a qu'à l'écouter pour comprendre. Ceci dit, il n'y'a pas que son jeu dans cette musique. La composition elle même est magique. Elle a d'ailleurs été reprise par divers guitaristes, et parmis les plus grands. Je pense tout d'abord à Clapton avec les Derek and The Dominos, ou Stevie Ray Vaughan, mais aussi des guitaristes beaucoup plus récents comme John Mayer ou Popa Chubby. En remarque, Popa Chubby fait une très belle description de l'intro de Little Wing dans un numéro de GuitarPart, si je retrouve le numéro je vous le donne.
Puis If 6 Was 9, un classique d'Hendrix. Dans la même ligné de Voodoo Child. J'ai lu dans une chronique d'Hendrix, que If 6 Was 9 serait le titre le plus "sexuel" de sa carrière. Allez savoir pourquoi.. 









Face B


Après avoir changé deux trois fois mon caleçon, je retourne la face. Ouverture sur You Got Me Floatin', toujours aussi clair, et tout aussi impulsif que Ain't No Telling. Quelques arrangements psychédéliques bordent le titre (dans le genre passage de la piste à l'envers, assez révolutionnaire pour l'époque). On enchaine avec un autre titre de oufo,  "And so Castle Made Of Sand, fall in the sea, eventually." A mon sens, inférieur à Little Wing, mais quand même ! Quel plaisir à entendre ! 2 min de bohneur. 
Jimi passe la voix à Noel Redding pour She's So Fine, histoire de bien rappeler que The Jimi Hendrix Experience c'est bien un groupe, et pas seulement Jimi Hendrix. Et c'est normal, du fait qu'elle soit composée par Noel Redding. L'expérience sera reprise dans Electric Ladyland avec Little Miss Stranger, titre que j'apprécie tout particulièrement. She's So Fine inscrit une petite parenthèse à l'album, et est parfaitement intégrée au reste. 
One Rainy Wish, titre auquel je n'avais pas porté attention à la première écoute de l'album, grosse erreur ! Il s'avère être l'un des meilleurs ! "Flower Power !" Avec un de ces refrains ! Pffff, incroyable. Dommage qu'il y'en ai qu'un, "coup de coeur" de l'album. 






"I have never laid eyes on you, not before this timeless day, but you woke and smiled my name, and you stole my heart away !" 


Little Miss Lover, un titre court avec un bon groove, je ne vois pas trop quoi dire de plus. 
Puis la face, ainsi que l'album se termine sur Bold As Love, à l'instar de Little Wing ou If 6 Was 9, il s'inscrit dans les références du Jimi Hendrix Experience. Je vous laisse l'écouter afin de comprendre pourquoi, si vous ne la connaissez pas déjà. 


En Conclusion, je dirais qu'Axis Bold As Love est le meilleur compromis des 3 albums (ou 4 maintenant) d'Hendrix pour pouvoir en faire les premiers pas. Un album qui s'écoute d'une seule bouffée d'air. La musique reste très spontanée durant les 30-40 minutes qui bordent l'opus. Très peu d'expérimentations si on retire le début du disque, il met ainsi à nu le jeu de Hendrix, très "clean". 
J'ai appris récemment que le groupe à composer et enregistrer l'album pendant les tournées, sur le temps qu'il lui restait, c'est à dire pendant la nuit. Conférences de presse, promotions pendant la journée, concert le soir jusqu'à 2h du mat, et studio jusqu'à 5h. Chapeau pour un tel bijou ! 











vendredi 3 février 2012

"Electric Warrior" par T.Rex

Face A


Mambo Sun
Cosmic Dancer
Jeepster 
Molothith
Lean Woman Blues


Face B


Bang A Gong (Get It On)
Planet Queen
Girl
The Motivator
Life's a Gas
Rip Off


Encore un de ses groupes dont je ne connais qu'un album, découvert par hasard chez le disquaire du coin de la rue, et en général sur un coup de tête. 
Je me demande bien se qu'il m'est passé par la tête lorsque j'ai acheté Electric Warrior de T.Rex ; Je ne connaissais rien d'eux, ou plutôt de "lui", Marc Bolan. Leader, chanteur charismatique du groupe, il tient une place prédominante dans T.Rex, en composant et écrivant absolument tous les morceaux, vis à vis d'Electric Warrior du moins. Il arrive même à nous en faire oublier les autres membres du groupe. Je vais être honnête, j'avoue ne pas les connaître, et ne pas m'y être intéressé. De toute façon, ce qui passionne dans T.Rex c'est surtout Marc Bolan. Mais pas de soucis, les membres sont nommés au dos de la jaquette ! On a donc Steve Currie à la basse Will Legend à la batterie, Ian McDonald au saxophone ainsi que Micky Finn aux "percussion vocals ?", on va dire aux percussions. Bon, j'en connais aucun. Soit j'ai loupé un épisode, ou peut être fallait-il vivre cet époque de paillettes et d'étoiles pour les connaître. 
Bien qu'à notre époque on ne connaisse pas forcément Marc Bolan et T.Rex (moi le premier il y'a quelques mois), il fut un temps (1971) où T.Rex souleva les foules en Angleterre, une sorte de relève de la culture pop britanique, suite à la séparation des Beatles, fin 1970.   Ainsi, Electric Warrior (1971 - 2e du nom de T.Rex) et son successeur The Slider (1972) annonce l'avènement du Glam-rock ou du rock "à paillettes", avec au même moment également David Bowie -Hunky Dory (1971), Ziggy Stardust (1972)- .


Pour en revenir à l'album, je trouve la pochette assez parlante par rapport contenu de l'album. Elle est électrifiante ! D'ailleurs, le jour où je l'ai acheté je n'avais encore jamais entendu parler de T.Rex ou de Marc Bolan. Cependant, la pochette exposée au dessus des autres vinyles, me disait carrément "achète moi, achète moi !". Un coup de foudre ? Juste en remarque , dites moi si je me trompes, mais il faut avouer que la ressemble avec la jaquette de Cross (2007) de Justice est flagrante ! (hommage à T.Rex de la part de Justice ?) Tout comme Justice, Electric Warrior me parait "à part" de sa génération, une sorte d'exclusivité qui dépasse le contexte de l'époque, un peu comme Bowie d'ailleurs. 
Ainsi, même si l'album date de 1971, il n'a pas vieilli d'une traite; il le doit en parti à une production très légère et une originalité incontestable ! 



Face A



Ouverture sur l'électrifiant Mambo Sun. Marc Bolan se place dès les premiers vers du couplet en avant du groupe, un chant sensuel, confiant, où il n'hésite pas à sortir divers bruitages de sa bouche (petits gémissements, chuchotements). 
"Beneeth the bebop moon..." une découverte intense pour ma part, dont je ne me lasse toujours pas.
Marc nous prouve ensuite ses talents de songwritter avec la ballade Cosmic Dancer, référence incontournable du Glam Rock. Avec ce titre, Electric Warrior nous emmène direct dans l'espace pour un slow authentique (traduction = musique à pécho) on ne peut pas le nier. Toutefois, à mon avis, je trouve que beaucoup accordent trop d'importance à cette chanson, qui, certes, prouve bien que Marc Bolan est un excellant songwritter, mais delà à la qualifiée de l'une des "plus belles ballades de l'histoire du rock", faut pas déconner non plus ! 
Le délire cosmique continue avec Jeepster, qui s'inscrit dans la continuité des deux premiers morceaux sans véritablement s'imposer. Dans son ensemble, l'album est très homogène, on pourrait presque penser à un "album concept". 
Monolith, autre ballade dans le style de Cosmic Dancer se révèle particulièrement bonne. Bien qu'elle soit composée de deux strophes, elle n'a pas à en rougir. 
Et c'est avec le bluesy Lean Woman Blues que se termine cette première face. Un blues parfaitement bien conçu, bien chanter, bien cliché , bien comme il faut. Un morceau qui à de la gueule quoi.
La face terminée, je me hâte de lire derrière la jaquette par quoi commence la seconde face. Bang A Gong (Get It On). Ok ça c'est fait.. 




Face B


C'est donc avec l'incontournable tube Bang A Gong (Get It On) que commence cette seconde face. On aime, on n'aime pas. Al'instar We Will Rock You, Smoke On the Water ou encore Satisfaction, soit on déteste pour ce que ça représente , c'est à dire un tube planétaire basé sur un riff référence pour tout guitariste, et contribuant à faire tourner ce qu'est l'énorme machine à fric du Rock. Ou alors, on prend du recul, et se rappelant qu'à la base ces morceaux n'attendaient pas toute l'importance commerciale qui leur a été attribuée, on reconnaît la qualité du morceau et le talent du compositeur, toujours signé Marc Bolan. 
Planet Queen, autre ballade dans le style de Cosmic Dancer ou Monolith, mais moins pratique pour pêcho, pour cela il faudra attendre le titre suivant Girl, qui selon moi est largement supérieur à Cosmic Dancer. Juste une guitare et une voix, une belle mélodie, de belles paroles. Ou encore Life's A Gas, dernière ballade de ce Electric Warrior, riff de guitare couplé avec la basse, et un bon refrain. Une remarque donc, je me rend compte que la structure de la première face est reprise sur la seconde face. Enfin, je me fais peut être des films après tout.
J'ai pas grand chose à dire sur The Motivator, je risque de me répéter. Elle conserve l'homogénéité de l'album. 
L'album se termine avec Rip Off, morceau se distinguant particulièrement des autres en proposant un son beaucoup plus sauvage, costaux, presque punk. 


Pour résumer,
Marc Bolan entre dans l'histoire du rock avec ce second album de T.Rex. Il renouvelle une pop britanique essoufflée, par l'interprétation des titres mais également par sa production, et épate par la qualité de ses compositions. Une assurance au niveau du chant conservée pendant tout l'album, Marc Bolan se jette en avant de la scène internationale, avec ce premier grand succès. Un succès confirmé par The Slider; l'année suivante. 





jeudi 2 février 2012

"Premiers Symptômes" par AIR


Modular Mix
Casanova 70
Les Professionnels
J'ai Dormi Sous l'Eau
Le Soleil est Près de Moi
Californie
Brakes On

















Si je devais résumer ces "Premiers Symptomes" en un seul mot, ce serait : Planant !
Quelle découverte, je n'ai jamais écouter Air, ne connaissait aucun de leur album (pas même Moon Safari). Mais les 30 premières secondes du premier mix, m'ont directement scotché et rendu accro à leur "musique d'ordinateur". Petite histoire concernant nos deux gars d'AIR, qui signifie au passage "Amour, Imagination, Rêve" ; un nom représentatif de ce que l'on va trouver dans Premiers Symptômes. La couleur est déjà annoncée ! AIR est un duo de "mixeur", formé à la mi-fin des années 1990 (1996-1998.. je ne saurais trop dire) , et surtout ambassadeur de la French Touch avec Daft Punk (cf l'album Homework en 1997 ou Ep Dafunk 1995). -Il n'ya pas qu'eux bien sur-
Bien que leur notoriété n'arrive pas à la hauteur du duo de Daft Punk, Jean-Benoit Dunckel et Nicolas Godin s'impose tout d'abord avec une petite liste de premier EPs (Modulor ; Casanova 70 ...) qui contribue au début d'une certaine reconnaissance dans leur milieu. C'est avec l'album Moon Safari sorti en 1998 qu'AIR s'impose définitivement sur la scène national et international, joyaux de la French Touch.
En définitif, Premiers Symptômes sort un an plus tard, en 1999 donc, et regroupe la liste d'EPs (4 au total pour 7 titres) mixés avant la sortie et le succès de Moon Safari. Il est donc de la même tempe que son successeur.



Premier point important, conscient d'avoir cité ci-dessus les Daft Punk avec AIR, ils n'ont musicalement pas grand chose en commun, sauf si ce n'est de travailler sur ordinateur...
L'EP Modulor Mix fait gage d'introduction pour la compil'. Nicolas travailla seul sur ce titre, Jean Benoit le rejoindra par la suite. Modulor mix, n'est pas ma préférée du disque, mais elle mets les points sur les i, c'est à dire qu'elle définie en soit parfaitement le style planant que détient Premiers Symptômes. De très bon arrangements, une superbe ligne de basse sur laquelle est basée la mélodie principale du morceau. Une belle ouverture à priori. A priori ? Oui, car selon moi Modulor Mix est l'EP le moins intéressant (attention je n'ai pas dis qu'il est mauvais !) de la compil, après écoute du reste du disque, on y repense, réécoute le disque, et on attends qu'une chose, la suite car on sait que le meilleur va bientôt arriver.
Comme je disais, une nouvelle fois, la basse prend toute son ampleur dans le titre suivant, elle fait l'objet de ligne directrice dans absolument tous les morceaux. Entré donc à la basse pour Casanova 70 !  Superbe fin au synthé, tout est harmonieux, tout se complète, se suit, et d'une logique incroyable, c'est fluide mais à un point ! On dirait presque du Pink Floyd ! (Oula je prends des risques en disant ça !) Mais oui c'est ce à quoi m'a fait penser Premiers Symptômes, à un album électronique des Pink Floyd. Les musiques s'enchaînent avec pour mots d'ordre : simplicité et légèreté. C'est simple, si on n'y prête pas attention , on ne le remarquerait pas.
Les Professionnels entre donc en scène de façon très discrète, mais pour envoyer du lourd. Mon mix préféré de la compil. Un morceau très progressif, toujours aussi planant qui aboutit à la naissance d'une magnifique mélodie aux deux tiers du morceau.
Puis, J'ai Dormi Sous l'Eau, à se demander où ils sont allés chercher le titre ? Ecouter, fermer les yeux, et on se retrouve à milles kilomètres au bord du sable face à la mer et à son couché de soleil. Je ne saurais décrire les arrangements sur cette piste, mais ils sont pourtant très parlant. Le titre se termine sur une mélodie aux cuivres.... joussif, oui c'est le mot que je cherche.
Bon j'arrête un peu de faire l'éloge du disque, sinon je risque de ne plus être crédible. Le mix suivant est dans la continuité du précédant, Le Soleil est Près de Moi ; une voix fait son apparition, il me semble que c'est la première. Personnelement cette piste à beaucoup moins d'intérêt que les autres, du fait qu'il ne parvient pas autant à s'en distinguer. On s'en lasse peut être au bout d'un moment..
Mais à croire qu'ils ont prévu le coup, Premiers Symptômes prend un second souffle avec Californie, mix relativement court avec une intro très funky, qui se termine en douceur avec le son des vagues.
Le dernier mix, il est assez particulier, très dissocié du reste de la compil qui jusqu'à présent, semblait être taillée d'une même pierre. Brakes On cloture cette compil. Faites péter le beat, le gros son bien lourd et saturé, un "bombombombombom" linéraire, et casser le à plusieurs reprises pour y introduire divers arrangements. Le riff principal prend forme sur la lancé de la 2eme minute d'écoute, il se voit ensuite mis en boite par divers arrangement soigneusement choisi. Un titre qui ne laisse pas indifférent, qui étiquettera à tord la compil'.

En Conclusion,
Qu'est ce que Premiers Symptômes ? Un album de mix de la même ligné d'un Moon Safari dont la valeur n'a pas à être remis en cause. L'impression que m'a donné l'album, est qu'il est basé sur une simplicité, logique, et fluidité apparente, tout se succèdent sans qu'on ne le remarque forcément, et c'est sûrement cette "magie"qui arrive à nous transporter si loin, parfois même jusqu'au sommeil. Maintenant si on me demande un disque à écouter sans problème à 3h du mat' après une journée de merde et de fatigue , je saurais quoi répondre !
J'aimerais pouvoir écrire comme sur ce que j'ai pu voir sur d'autres chroniques, que Premiers Symptômes surpasse son successeur, mais pour cela il faudrait d'abord que j'écoute Moon Safari ! (honte sur moi)

"Their Satanic Majesties Request" par The Rolling Stones

Face A 


Sing This All Together
Citadel
In Another Land
2000 Man
Sing This All Together (See What Happens)


Face B


She's A Rainbow
The Lantern 
Gomper
2000 Light Years From Hom
On With The Show






Aujourd'hui avec l'album Their Satanic Majesties Request, je vous fais part du premier article à titre "psychédélique" de ce blog. En effet, les Rolling Stones, constitués respectivement en 1967 de Brian Jones, Keith Richard, Mick Jagger, Charlie Watts et Bill Wyman font entrer leur opus dans les références psychédéliques, associées au mouvement hippie de la fin des 60' . La notoriété de cet album est-elle justifiée ? On peut se le demander, car aux premiers abords, juste en regardant la pochette, on a déjà une bonne impression de foutage de gueule. Ou alors on peut éventuellement palier concept artisque de la préface à la consommation de drogues durs au même moment par  Keith et Brian. Enfin là c'est un peu trop quand même. Enfin soit, les Rolling Stones, à l'origine, un groupe de Rock Britanique aux influences Blues très marquées se lancent dans le psychédélisme et autres délires hippies. Pourquoi pas après tout ? 


La Pochette, parlons-en justement, elle nous met face à face avec des Rolling Stones bien ridicules dans leurs déguisements de magiciens, seigneurs, ou autres personnages fantastiques. Elle introduit également beaucoup d'éléments sans lien apparent avec le reste, du moins je n'ai peut être pas une notion d'interprétation assez poussée devant un tel foulli.  On reconnait toutefois une belle référence aux Beatles avec un portrait de George Harrison à gauche, ainsi qu'un portrait de John Lennon à droite (au dessus du chameau).
J'aimerais juste souligner le fait que l'interieur de la pochette est très joli, j'aimerais bien pouvoir en interpréter chacun de ses éléments, mais à dire vrai je n'y comprends pas grand chose.. 




Face A


On ouvre le bal avec Sing This All Together. Et là, première impression que beaucoup ont dû avoir tout comme moi : "C'est un disque des Beatles que j'ai acheté ? J'croyais que c'était un album des Rolling Stones". En effet, Sing This All Together est très marqué par l'influence du tandem Lennon/McCartney, qui d'après certaines sources, aurait même participé au morceau en y enregistrant des choeurs (à vérifier.. ). Bref, tout ça pour dire que les Rolling Stones nous prouvent dès le premier morceau qu'ils entrent dans une (courte) parenthèse de leur carrière, un véritable tournant pop psychédélique londonien. 
Les grosses guitares de Keith se font ensuite ressentir dans Citadel, le morceau le plus rock de l'album, à quoi certains assimilent l'importance du passage de Hendrix à Londres (celui ci ayant notamment influencé Clapton et son groupe de l'époque Cream). D'autres, les critiques de l'époque, affirment que Their Majesties Satanic Request reste un plagia monumental de l'album Sergent Peppers Lonely Heart Club Band des Beatles sortie un peu plus tôt dans la même année, véritable référence de musique pop psychédélique. Pour ma part, j'ennonce une toute autre comparaison, celle avec les deux premiers albums des Pink Floyd, plus particulièrement A Sacreful Of Secret. Pour ceux qui ne seraient pas d'accord avec moi, il y'a juste à écouter Corparal Clegg des Pink Floyd pour sentir qu'elle est de souche avec Citadel. C'est pas les références qui manquent !
Utilisation, apparemment, d'un clavecin pour la musique In Another Land, de flûtes, luths et autres accessoires pour des arrangements soigneusement travaillés par Brian Jones, entre autres. A titre individuel je dirais que ce titre à son charme, le refrain détient une belle dimension, mais dans l'ensemble on pourrait se demander si "tout ça" n'est pas exagéré, trop poussé, surtout pour un premier album dans ce style. Surtout lorsque l'on arrive a la fin du morceau et qu'on remarque que celui ci se termine par des ronflements.. ou alors c'est 2000 Man qui commence par des ronflements, je sais pas trop a vrai dire. Bien que ça ne change pas grand chose au final, on rentrerais presque dans la parodie. Mais pas de panique , Keith revient de ce pas avec une intro acoustique pour 2000 Man, qui  subit une cassure en son mileu, et revient à un refrain beaucoup plus Pop. A la rigueur. 
La première face se termine sur un délire psychédélique, sensé être une reprise de Sing This All Together, en l'intitulant Sing This All Together (See What Happens). Encore une référence aux Beatles ? Je dis bien "sensé" car hormis peut être 15 secondes au milieu et les 30 secondes qui finissent le morceau de 8min33, pas de véritable référence au premier morceau. Un autre groupe parait être habitué de ce genre de délire psychédélique : Pink Floyd avec en particulier Syd Barrett et son Interstellar Overdrive issu du premier album. Mais voila, les Pink Floyd c'est structuré, la c'est juste un bordel sans sens. Une grosse Blague cette fin de face ! 






Face B


La face B d'une certaine façon, commence d'une manière quasi-identique que la face A de l'album Sergent Peppers Lonely Heart Club Band des Beatles. J'imagine que la ressemblance devait être assez troublante à l'époque, étant donné que les deux albums sont sortis à la suite  (6 mois d'écart). Enfin, nous, à la limite en 2012, on s'en fout un peu, surtout que la face B s'ouvre sur une mélodie au piano, l'une des plus connue du siècle précédant, un titre référence des Rolling Stones, She's a Rainbow. (Apple l'utilise dans leurs pubs, je ne sais plus exactement laquelle)
The Lantern suit, un peu dans la même ligné qu'a pu être In Another Land ou 2000 Man, du moins, vis à vis de l'importance qu'elle porte sur le disque. C'est à dire, une ballade typée, voir clichée (pour certains) psychédélique, mi acoustique, mi électrique, finalement c'est bien les arrangements qui rendent véritablement la compo intéressante. 
Et après alors ? un nouveau délire psychédélique ? Plus court cette fois ci, un peu plus de 5min, mais beaucoup plus intéressant que le précédant : Gomper. Une ligne de basse bien particulière, je suis tombé sous le charme. Cependant, la fin du morceau devient encore une fois ambiguë, sous la forme d'un délire d'arrangements de Brian Jones sûrement sous LSD. Après je pense qu'à moins d'être terriblement défoncé, je ne vois pas très bien comment trouver un véritable intérêt à la fin de ce morceau qui commençait pourtant si bien. 
On retourne sur des racines Rock et on y mêle un peu d'arrangements psychédéliques, on obtient 2000 Light Years From Home, une deuxième référence de l'opus Their Satanic Majesties Request appartenant au catalogue (très nombreux) de titres des Rolling Stones, un titre particulièrement réussi. 
Puis l'album se termine sur On With The Show. J'ai connu mieux comme fin d'album, mais ce n'est pas à jeter, un morceau pop ;  qui manque peut être un peu de profondeur. Mais qui parvient à finir l'album sans le discréditer.




En conclusion,
Je dirais que l'interprétation finale de l'album dépend beaucoup du contexte, et des circonstances dans lesquelles l'album a été conçu, c'est à dire, un mouvement psychédélique presque inévitable. Les groupes issus du début des années 60 avaient le choix de passer dans le tournant psychédélique (Beatles, The Who ...), ou alors de tomber dans l'oubli. Seuls quelques groupes comme les Kinks ne s'y confronteront pas, refusant "ce délire juste issu d'un mouvement de mode éphémère". La question est donc de se demander si les Stones se sont véritablement impliqués dans la conception de cet album dans le but d'appartenir au tournant de l'époque, ou alors juste de parodier le phénomène "Peace And Love", comme le laisse entendre Keith Richard suite aux critiques portées sur l'album à sa sortie.


 Ainsi en envisageant la seconde hypothèse, on peut dire que le travail est vraiment très très réussi. L'album contient de vrais références au mouvement (Beatles, Pink Floyd, Hendrix, arrangement, etc..) énoncées précédemment ; qui arrivent à rendre le tout bien drôle tout en gardant une ligne musical directive. Mais surtout, en introduisant de vrais perles et nouvelles références au psychédélisme comme Citadel, She's A Rainbow ou 2000 Light Years From Hom


Ceci dit, en envisageant la première hypothèse, qui est tout à fait abordable, les Stones sont complètement à la ramasse, hormis les deux trois exceptions que j'ai cité ci dessus. Des musiques sont peut être à sauver comme In Another Land, 2000 Man ou Gomper, mais le problème pour ces titres relève de la comparaison avec d'autres groupes du mouvement. En effet, si ces titres sont sincères; eh bien c'est déjà entendu, et déjà mieux entendu. Sans être mauvais, ça casse pas trois pattes à un canard. Et personnellement, en prenant en compte l'arrogance des Stones, la façon dont ils ont renié leur opus suite aux critiques, et en gardant à l'esprit que Rolling Stones reste un groupe de Rythme'n'Blues - Rock (ils le prouvent avec des albums comme Exil On Main Street ou Sticky Fingers), et non de Rock psychédélique, je me dis que finalement, il s'agit sûrement d'une erreur de parcours, bien que je préférerais penser à l'autre possibilité. 


Deux interprétations bien distinctes pour deux éventualités, mais au final, cet album est entré dans les références marquantes du rock psychédélique, quelles que soient les premières intentions de nos 5 acolytes. Et puis pas de panique, quelques mois plus tard,  Beggars Banquet, son successeur, défonce la baraque.