vendredi 10 février 2012

"Sea Of Cowards" par The Dead Weather



Blue Blood Blues
Hustle & Cuss
The Difference Between Us
I'm Mad
Die By The Drop
I Can't Hear You
Gasoline
Looking At The Invisible Man
Jawbreaker
Old Mary












Ca fait un petit moment que je songeais à Jack White. La question était plutôt de savoir quel album présenter, et de quel groupe ! Car en notre dernière décennie, il les a enchaîné Jack White, les albums. Depuis 1999 plus précisément, avec la sortie du premier album des Whites Stripes : The Whites Stripes. Il en enregistre cinq de plus en compagnie de Meg White jusqu'en 2007 (Icky Thump), dont Elephant, sûrement la référence du rock indépendant, et pourquoi pas album rock des année 2000. On parle même d'un comeback du "vieux" rock, qui ne s'était pas pointer depuis la fin des années 1970'. En ce qui concernent toutes ces prétentions, seul l'avenir nous apportera leur légitimité. On verra bien dans 20 ans, si on se référera à Seven Nation Army lorsqu'on évoquera le rock des 00', qui pour nous date juste d'hier. 
Ainsi, c'est d'abord avec six albums des Whites Stripes, deux des Raconteurs en parallèle, puis deux des Dead Weather en la fin de cette précédente décennie, que Jack White nous propose de remonter aux racines blues américaines pour nous présenter un rock "vintage" qui n'était jamais paru aussi neuf. Et encore,  je ne compte pas son album solo qui est annoncé pour cette année, la bande son du film Cold Mountain, toutes les collaborations auxquelles il a participé et tous les artistes qu'il a produit ou intégré à son label.
La question est donc quoi choisir ? Mon album préféré des White Stripes est Icky Thump, mais Sea of Cowards des Dead Weather est finalement l'oeuvre la plus proche chronologiquement de nous, et de plus elle s'avère particulièrement intéressante dans sa conception, son style, sa composition. 

En effet, Jack White est un guitariste, bassiste, pianiste, chanteur, compositeur confirmé et nous l'a prouvé avec les Whites Stripes. Il nous montre également qu'il peut très bien fonctionner en duo dans son écriture ou jeu à la guitare avec Brandon Benson et les Raconteurs. Mais apparemment ça ne lui suffit pas, il décide donc de se mettre à la batterie pour son nouveau combo, les Dead Weather. Alison Mosshart, chanteuse des Kills  est appelée au chant, mais aussi Dean Fertita guitariste des Queens Of The Stone Age. Il fait également appel à un collègue tout proche, Jack Lauwrence à la basse, puisqu'ils partagèrent ensemble la scène avec les Raconteurs. 
Fier de nous montrer ces talents de batteur, Jack en profite pour nous montrer qu'il est capable de partager l'écriture des chansons avec l'ensemble des membres de Dead Weather, et de ce fait, la dénommination de "groupe" prend ici tout son sens. Ce qui pourrait expliquer quelque part, en comparaison avec les autres groupes de Jack White, que les deux albums des Dead Weather ne suivent pas de ligne directrice particulière. La musique semble naître d'une manière très spontanée, très improvisée, et très rapide, mais surtout sans direction. En écoutant ces deux premiers albums (en espérant qu'il y'en est d'autres), on a l'impression d'assister à la première répète de 4 musiciens de renommé mondiale. Tout ça pour essayer de vous dire que ça ressemble à un boeuf peu structuré de très bonne qualité. Je pense notamment à Will There Be Enough Water, un titre somptueux issu du premier album Horehound et que je vous conseille vivement d'écouter. 



Pour finir avec la présentation des Dead Weather, il faut savoir qu'ils nous proposent un son très lourd, très grave, qui rajouté aux choix artistiques vis à vis de l'apparence du groupe (c'est à dire un jeu sur le noir et blanc ainsi que sur la lumière) donne une ambiance sombre et parfois morbide à l'album ainsi qu'aux prestations scéniques. Ambiance fortement accentuée par le timbre de voix et jeu d'Alison Mosshart. 
En prenant compte de tous les éléments ennoncés ci dessus, je ne trouve pas très judicieux de présenter l'album titres par titres (bien que Sea Of Cowards soit bien plus structuré que son prédécesseur). Tout comme leur musique, ma description de cet album promet d'être très instinctive ! 

Tout d'abord, Sea Of Cowards (mai 2010) est sorti à neuf mois d'intervalle avec son prédécesseur, Horehound (juillet 2009). Autant dire que ce sont des rapides les Dead Weather, et ça se ressent sur l'album :  aucun titre ne sort véritablement du lot contrairement à Horehound où l'on pouvait trouver des titres comme Hang You From The Heavens, I Cut Like A Buffalo, Treat Me Like Your Mother ou encore Will There Be Enough Water ? cité précédemment. Pour ce Sea Of Cowards, seulement deux singles, deux duos, deux titres qui se démarquent d'un point de vue commercial : Die By The Drop, et Blue Blood Blues. De plus ces deux titres sont surement les plus lourds de l'album. Une entrée avec Blue Blood Blues, je peux vous assurer que ça ne vous laisse pas de marbre, c'est violant. 
Ce second opus utilise plus d'arrangements, effets et sons électroniques, comme on peut le constater avec des titres comme The Difference Between Us, entièrement mené par des sons électroniques, et également I'm Mad ou encore Looking At The Invisible Man. Ce qui est intéressant , c'est que ces arrangements sont toujours mis à profit pour alourdir le son, et le rendre encore plus agressif comme on le constate sur Looking At The Invisible Man, ou le refrain de I'm Mad
Jack White n'oublie pas les racines du blues américain, sur tout l'album, des références plus ou moins notables font acte de présence. Plus particulièrement sur le pont de I'am Mad (1min49) l'un des meilleurs moments de l'album, ou sur I Can't Hear You. On le remarque également sur No Horse quoique plus agressive.
Heusement l'album contient quelques passages "allégés" (comparé au reste de l'album), pour qu'on puisse se reposer un peu quand même. Hustle & Cuss, I Can't Hear You et Old Mary, bon ok y'en à trois c'est pas énorme !  Autant vous dire que ce n'est pas un disque pour se reposer. 
Un petit mot maintenant vis à vis de l'ovni de l'album, Old Mary. Un titre composé seul par Jack White, chanter en duo avec Alison Mosshart. Si différente du reste de l'album, on se demande comment font les Dead Weather pour l'intégrer aussi spontanément. J'imagine qu'il y'a du talent, et beaucoup d'alchimie. Quoi qu'il en soit, ce titre est en dehors des conventions musicales habituelles. "Zarb" serait un qualitatif, mais "magnifique" aussi. J'aimerais pouvoir la décrire plus en profondeur, mais j'avoue que c'est difficile. Le mieux c'est toujours de l'écouter et d'en faire son propre avis.

En Conclusion,
Dead Weather mêle Blues, Rock et agressivité sur la majorité de l'album, pour donner un ensemble très peu coordonné, mais très naturelle. On pourrait croire que l'album relève d'improvisations, du moins pour ce qui est de l'habillage des différents titres. Par improvisation, j'entends une mise en place d'arrangements de façon spontanée. Au final, Sea Of Cowards s'inscrit dans la continuité d'Horehound sorti neuf mois auparavant, avec quelques différences notables. Dans l'ensemble, les deux opus reste étroitement liés, mais ce qui ne nous empêche pas de faire de très belles découvertes le long de l'album. J'imagine que les prestations live doivent envoyer du très très lourd !
Avec Sea Of Cowards, Jack White confirme un défi déjà atteint avec le premier album, c'est à dire celui de créer une musique Garage/Blues Rock très spontanée, et dans des délais qui feraient rêver de nombreux groupes et artistes mondialement connu. 
9 mois, 2 albums ? Les Guns'n'Roses (ou plutôt ce qu'il en reste) ont pris 16 ans pour un seul album, et beaucoup moins bon que celui ci. 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire